1er-Mai : l’utilisation de drones pour encadrer les manifestations ne fait pas l’unanimité

L’utilisation de drones pour encadrer les manifestations du 1er-Mai ne fait pas l’unanimité. (photo d’illustration)
L’utilisation de drones pour encadrer les manifestations du 1er-Mai ne fait pas l’unanimité. (photo d’illustration)

1ER-MAI - Pour la fête du Travail ce 1er mai, environ 300 rassemblements sont prévus en France et entre 500 000 et 650 000 manifestants sont attendus, selon les renseignements territoriaux.

Nouveauté cette année, plusieurs préfectures, comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes ou Tours, ont autorisé ce week-end l’utilisation de drones par les forces de l’ordre afin de suivre les cortèges ce lundi.

« Compte tenu des dégradations, des heurts avec les forces de sécurité intérieure et des sabotages des caméras de vidéoprotection constatés lors de certaines récentes journées nationales d’actions intersyndicales, le préfet de la Gironde a décidé de renforcer la sécurisation du parcours pour garantir le meilleur déroulement possible de cette importante manifestation », indique ainsi dans un communiqué la préfecture de Gironde, qui autorise « l’utilisation de drones par la direction departementale de la sécurité publique ».

L’usage des drones par les forces de l’ordre est permis depuis un décret du 19 avril. Les policiers et gendarmes sont autorisés à utiliser ces aéronefs équipés de caméras notamment pour le maintien de l’ordre ou la « prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens ». La mesure avait été adoptée en décembre 2022 dans le cadre de la loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure, découlant de la controversée loi Sécurité globale.

Plusieurs référés-liberté déposés en urgence

Résultat, plusieurs associations critiquent les arrêtés des préfectures et le recours aux drones pour les défilés du 1er-Mai. « Les arrêtés qui ont été pris pour autoriser ces drones sont illégaux », a estimé ce dimanche 30 avril sur franceinfo Jean-Baptiste Soufron, membre d’Adelico (Association de défense des libertés constitutionnelles) et avocat au barreau de Paris.

L’association a donc déposé plusieurs référés-liberté. Trois ont été rejetés à Lyon, Rouen et Bordeaux, alors qu’un autre doit être examiné en urgence à Paris.

« Le décret autorisant dans certains cas l’usage des drones par les FDO vient de paraître, laissant craindre des atteintes à la vie privée, aux données personnelles et à terme au droit de manifester dissuadant les citoyenn-es d’y participer », a dénoncé sur Twitter la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

Des drones avaient été utilisés le week-end dernier lors des manifestations contre l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres.

En prévision des manifestations de ce lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs demandé aux préfets « d’être personnellement présents » auprès des forces de l’ordre, « et en lien avec les syndicats ».

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