1997: le détonateur de la scissionavec Mégret

L’image est célèbre. Le 30 mai 1997, en pleine campagne des législatives, Jean-Marie Le Pen se rend à Mantes-la-Jolie (Yvelines) pour y soutenir sa fille Marie-Caroline. Croisant la maire socialiste Annette Peulvast-Bergeal au milieu d’une contre-manifestation, il la plaque contre un mur et l’invective avec virulence : «On en a marre de vous !» Un an plus tard, l’incident vaut au «Menhir» une condamnation à deux ans d’inéligibilité pour «violences en réunion» et «injures publiques». La peine le prive, en théorie, de candidature aux européennes de 1999 : coup dur pour un parti en pleine ascension, qui n’hésite plus à évoquer sa prochaine arrivée au pouvoir. Cette condamnation va faire office de détonateur pour la crise qui couve en interne. Impatient numéro deux, fatigué des outrances lepénistes, Bruno Mégret se voit déjà en tête d’affiche à la place du vieux chef - prélude à une succession en bonne et due forme. Mais Le Pen ne l’entend pas ainsi, et annonce aussitôt qu’il sera remplacé par… son épouse Jany, dépourvue de toute expérience politique. La décision pousse le camp mégrétiste à passer à l’action. C’est le début de plusieurs mois de crise qui déboucheront, début 1999, sur une désastreuse scission du Front National.

Le Pen, lui pourra, finalement se présenter aux élections européennes : ayant fait appel de sa condamnation, il a vu son inéligibilité réduite à un an. Un jugement rendu définitif fin 1999 par la Cour de cassation, et qui lui vaudra de perdre son siège de conseiller régional et celui d’eurodéputé - après que les mégrétistes ont quitté le parti.



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

2009 : après le désastre électoral,noyade en vue
1973 : la bagarrepour conserver le nom du parti
Le Pen, le vice des procédures
1999 : la victoirecontre un ennemi assommé
Valls réaffirme l’ancrage de Mayotte dans la République