Entre 180 et 200 missiles, menace d'une riposte: ce que l'on sait de l'attaque de l'Iran contre Israël
L'attaque massive de l'Iran contre Israël, la deuxième en près de six mois, a fait deux blessés légers en Israël et tué un Palestinien à Jéricho. Selon Israël, la plupart des missiles ont été interceptés par le système de défense, le "Dôme de fer". Téhéran assure "90% des missiles" ont atteint leur cible, alors que les États-Unis et la France ont confirmé avoir mobilisé leurs moyens militaires en soutien à l'État hébreu.
L'Iran a tiré ce mardi 1er octobre, en début de soirée, des dizaines de missiles sur Israël en riposte à l'assassinat de ses alliés, les chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien. "L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix", a averti mardi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé: celui qui nous attaque, nous l'attaquons".
Cette attaque iranienne, le deuxième du genre en près de six mois, "aura des conséquences. Nous avons des plans et nous agirons à l'endroit et au moment que nous aurons décidés", a ajouté le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.
· 180 missiles tirés depuis l'Iran selon Israël
L'armée israélienne a affirmé que l'Iran avait tiré environ 180 missiles en direction du pays lors de son attaque ce mardi soir. L'Iran parle de son côté de quelque 200 missiles.
Le chef d'état-major iranien a affirmé que les missiles avaient visé "les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad (les services secrets israéliens, NDLR), centre de la terreur, la base aérienne de Nevatim pour les avions F-35 et la base aérienne de Hatzerim, qui a été utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah".
Des missiles d'interception ont été tirés par l'armée israélienne au-dessus de Jérusalem contre des projectiles venant de l'est visibles à leurs traces lumineuses, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des dizaines de détonations ont été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. Les sirènes d'alerte ont retenti à travers le territoire israélien. Le trafic a été totalement interrompu à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv et l'espace aérien israélien fermé.
Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran avait déjà tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre, baptisée "Promesse honnête". La plupart des missiles avaient été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis.
· Un mort et deux blessés légers
Il y a eu deux blessés légers en Israël, selon les secours. Un Palestinien a été tué à Jéricho en Cisjordanie occupée par des éclats de missile, selon un responsable palestinien.
Environ une heure après l'attaque, l'armée a indiqué qu'il n'y avait plus de menace iranienne "pour le moment" et affirmé que la population pouvait sortir des abris. Selon une source militaire, des dizaines de missiles ont été tirés.
· Une réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah
Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé avoir frappé "trois bases militaires" situées autour de Tel-Aviv. Cette attaque est une réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah, ont affirmé ces derniers, qui menacent Israël d'"attaques écrasantes" s'il répliquait.
"En réponse aux martyrs d'Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan (adjoint au chef des Gardiens), nous avons visé le coeur des territoires occupés" (Israël), ont indiqué dans un communiqué les Gardiens de la révolution, armée idéologique de l'Iran. Le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien sont alliés de l'Iran au sein d'un "axe de la résistance" à Israël.
Cette attaque est la deuxième lancée par l'Iran contre Israël en six mois après celle d'avril, lorsque Téhéran avait affirmé avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas, tuant sept de ses militaires. L'Iran a néanmoins tiré sur Israël deux fois plus de missiles que lors de cette précédente attaque, selon le ministère américain de la Défense.
L'État hébreu est en guerre contre le Hamas à Gaza depuis une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre le territoire israélien le 7 octobre 2023. Il combat aussi le Hezbollah libanais qui a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié, au lendemain du début de la guerre. Israël est depuis la révolution de 1979 en Iran l'ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction au profit d'un État palestinien.
· Israël promet une riposte
L'armée israélienne a affirmé plus tard dans la soirée qu'il y aura "des conséquences".
"Nous avons des plans et nous agirons à l'endroit et au moment que nous aurons décidés", a averti le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.
Les États-Unis, qui ont aidé leur allié israélien à "abattre les missiles" iraniens, ont dit vouloir "coordonner" avec les Israéliens une réponse à l'Iran, leur ennemi juré.
Benjamin Netanyahu a également mis en garde l'Iran qui "a commis une grave erreur", lançant: "Celui qui nous attaque, nous l'attaquons."
Dans la foulée, le chef d'état-major de l'armée iranienne, le général de division Mohammad Bagheri, a indiqué que son pays frappera "toutes les infrastructures" d'Israël s'il est attaqué en riposte.
"Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n'est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l'opération comme celle de ce soir (mardi) sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées", a-t-il dit à la télévision d'Etat iranienne.
• Macron condamne "avec la plus grande fermeté"
Le président de la République a "condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l'Iran contre Israël", a déclaré l'Élysée dans un communiqué à l'issue d'un conseil de défense.
Emmanuel Macron a également exigé que "le Hezbollah cesse ses actions terroristes contre Israël et sa population", rappelant que la France est "attachée à la sécurité d'Israël".
Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de "mettre fin au plus vite" à leurs "opérations militaires", appelant plus largement "tous les acteurs impliqués dans la crise au Moyen-Orient" à "faire preuve de la plus grande retenue". Dans ce même communiqué, l'Élysée annonce que Paris a "mobilisé ses moyens militaires au Moyen-Orient."
· Soutien d'une partie de la communauté internationale
De nombreux pays ont apporté leur soutien à Israël après l'attaque. À commencer par les États-Unis. Le président américain, Joe Biden, a réaffirmé que les États-Unis "soutenaient pleinement" Israël, visé mardi par une attaque iranienne qui a été "repoussée" et s'est révélée "inefficace" selon lui.
"Les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël", a déclaré à la presse Joe Biden, au début d'une réunion à la Maison Blanche consacrée à la gestion des dégâts causés par l'ouragan Hélène.
L'Union européenne, l'Espagne, et la Grande-Bretagne ont également condamné l'attaque iranienne. Le chef de l'ONU Antonio Guterres a "condamné l'élargissement du conflit" au Moyen-Orient.
Michel Barnier, de son côté, a évoqué depuis l'Assemblée nationale la situation qui "s'aggrave au Proche et au Moyen-Orient avec une escalade et une attaque et un conflit direct qui semble être engagé entre l'Iran et Israël". Le Conseil de sécurité de l'ONU doit quant à lui se réunir en urgence mercredi pour discuter de l'escalade des hostilités au Moyen-Orient.