129 morts, une “nuit de chaos” dans la plus grande prison de RD Congo

“Nuit de chaos à Makala”, titre le site d’information congolais Actualité CD. Entre le dimanche 1er et le lundi 2 septembre, la plus grande prison de la République démocratique du Congo (RDC), située au cœur de la capitale, Kinshasa, a été le théâtre d’une “tentative d’évasion”, selon les mots du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. Celle-ci s’est soldée par la mort d’au moins 129 personnes, selon un bilan provisoire communiqué par les autorités.

Le récit des événements demeure pour l’heure nébuleux. “Dans la nuit noire de Kinshasa, entre 2 et 3 heures du matin, des coups de feu retentissent. Secs, saccadés, parfois distants, ils déchirent le silence de la ville endormie”, raconte Actualité CD, sur la base de témoignages d’habitants du quartier. L’agitation autour de la prison centrale aurait continué pendant plusieurs heures.

Selon la station Radio Okapi, qui relaie les propos du président de l’antenne congolaise de l’ONG Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), Emmanuel Adu Cole, au matin, les habitants ont découvert un quartier entièrement bouclé. Ils ont cependant pu voir de nombreux corps inertes chargés dans des véhicules militaires.

Le problème de la surpopulation

Dans un premier temps, les autorités se sont montrées mutiques, le porte-parole du gouvernement affirmant seulement que la situation était sous contrôle. Mardi matin, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a publié un message sur le réseau social X annonçant la mort de 129 personnes. Vingt-quatre auraient été tuées “par balles, après sommation”, tandis que les autres seraient mortes “par bousculade ou étouffement”. Le ministre a également fait état de 59 blessés, de “quelques cas de femmes violées” et d’importants dégâts matériels.

“La prison de Makala est la plus grande de RDC et a été construite pour accueillir 1 500 prisonniers. Elle compte actuellement entre 14 000 et 15 000 détenus, selon les chiffres officiels. La plupart d’entre eux attendent leur jugement, affirme Amnesty International dans son rapport le plus récent [sur la situation des droits humains] en RDC”, écrit le site de la chaîne qatarie Al-Jazeera.

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