Publicité

La 10e symphonie de Beethoven, une œuvre inachevée complétée par une intelligence artificielle

Un chercheur suisse développe des algorithmes capables de générer des partitions instrument pas instrument. Ils ont servi à exploiter les idées laissées par Beethoven pour une 10e symphonie qu’il n’a pas eu le temps d'écrire.

En 2020, Ludwig van Beethoven aurait eu 250 ans. Les 2 et 3 septembre 2021, à Lausanne puis à Genève, l’orchestre suisse Nexus a célébré cet anniversaire, avec un an de décalage pour cause de pandémie, par deux concerts. Dans un programme où figuraient Brahms et Rachmaninov, il a interprété une œuvre inédite du compositeur allemand. Pour tout dire, une œuvre qu’il n’a pas vraiment écrite : sa 10e symphonie, dont il n’existe que des fragments préparatoires, dont certains ont été attribués par les experts à une future symphonie sans que Beethoven y ait fait explicitement référence.

Une reconstruction du premier mouvement a ainsi été réalisée et jouée en 1988. Mais l’orchestre Nexus est parti d’une autre base : des outils d’intelligence artificielle capables de générer automatiquement des partitions à partir d’une base de données d’apprentissage.

Sollicité par le chef de l’orchestre Nexus Guillaume Berney, c’est le chercheur de l’Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), qui a mené ce projet. Spécialiste en réseaux de neurones artificiels et en "deep learning", violoncelliste lui-même, il travaille sur des technologies d’aide à la composition. Ses travaux ont donné lieu au , consistant à produire des partitions dans un style de musique et de musicien donné.

Un concert le 9 octobre 2021 à Bonn

En parallèle Deutsche Telekom ambitionne aussi de faire écrire une 10e symphonie de Beethoven par une intelligence artificielle. Un concert est prévu à Bonn le 9 octobre 2021. Et dans le même esprit, l’équipementier télécoms chinois Huawei avait "achevé” la 8e symphonie de Schubert en 2019. Mais dans ces deux cas, les algorithmes créent de la musique, qui est ensuite amendée, orchestrée et mise en partition par de vrais musiciens. "Là, mon idée consiste à voir jusqu’où on peut aller dans l’automatisation", résume Florian Colombo. Ses technologies, autour desquels il a monté la start-up AdaMu, fournissent, elles, des partitions écrites pour chaque instrument de l'œuvre.

Le [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi