1000 euros par loup tué en Haute-Vienne: colère de plusieurs associations environnementales
Une initiative qui choque en Haute-Vienne. La branche départementale du syndicat agricole Coordination rurale (CR87) promet depuis vendredi 26 juillet une récompense de 1.000 euros par loup tué, rapportent France 3 et Le Populaire du Centre.
Une réaction à l'attaque d'une brebis le 21 juillet dans le département et au "laisser-faire" des autorités, alors que la préfecture a affirmé qu'il n'y a à ce stade pas de preuve que cette attaque est le fait d'un loup.
"Même si c'est hors-la-loi"
"Face à la volonté politique de 'restauration' de la nature qui veut faire de la Haute-Vienne un désert en termes de production agricole, mais bien colonisée en masse par le fameux prédateur qu'est le loup", le président du syndicat Thomas Hégarty promet que son organisation "offrira une prime de 1.000 euros pour tout loup mort", écrit-il dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"S'il fallait tuer un loup pour protéger ce que j'ai, non, ça ne me poserait pas de problème, même si c'est hors-la-loi", assure le responsable syndical auprès de France 3.
Des associations rappellent que les loups sont protégés
Ces déclarations ont déclenché la colère des associations de défense des animaux et de l'environnement, qui ont rappelé que le loup est une espèce protégée. La mise à mort d'individus, possible dans de rares cas, est soumise à autorisation préfectorale. En dehors de cadre, les contrevenants s'expose à une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.
"Nous traînerons cette organisation en justice pour tout individu tué suite à cet appel au braconnage", a ainsi promis l'association One Voice, alors que France Nature Environnement appelle à une réponse des autorités.
Le journal Le Populaire du Centre indique que One Voice a déposé plainte contre le syndicat agricole.
Le préfet veut "éviter" une polémique "stérile"
Datant le début de la présence actuelle du loup en Haute-Vienne à 2017, la CR87 estime que l'Office national de la biodiversité (OFB), agence de l'État, "laisse s'installer" l'animal dans le département.
Selon la préfecture, le retour du loup en Haute-Vienne date de 2021 et comme partout ailleurs en France, la politique de l'État en la matière repose sur une réponse proportionnée en fonction des attaques et qui peut aller jusqu'au et d'indemnisations que peuvent recevoir les éleveurs "si l’expertise conclut à une prédation par loup non exclue".
"Afin d’éviter à l’avenir toute polémique, aussi stérile qu'inutile, le préfet rappellera prochainement dans un courrier aux différentes organisations professionnelles agricoles les conditions d’intervention des agents de l’OFB en cas d’attaque de troupeau", précise la préfecture dans un communiqu
Un nouveau Plan Loup a été présenté en septembre avec pour objectifs de faciliter et d'accélérer les "prélèvements" de loup en cas d'attaque et les indemnisations, et d'alléger la réglementation sur la réponse des éleveurs, en réponse aux exigences de la filière.
"Tuer les loups ne sert à rien"
Selon les défenseurs du loup, l'abattage de loups serait toutefois contre-productif pour protéger les élevages, affirme auprès de France 3 Marc Giraud, membre de l'Association pour la protection des animaux sauvages.
"On sait que scientifiquement quand on abat un loup, ça désorganise la meute et les autres loups, qui ne sont pas forcément des dominants, vont se rabattre sur les animaux domestiques. Ça fait des années qu'en France, on ne comprend pas ça. Les scientifiques du monde entier le disent: tuer les loups ne sert à rien", développe-t-il.