Éviter la mobilisation, déserter, disparaître : ces Russes qui ne veulent pas combattre

Depuis le début de la mobilisation partielle, décrétée le 21 septembre par Vladimir Poutine, l’armée russe compterait quelque 300 000 nouvelles recrues – ceux qu’on appelle, en Russie, les “mobyks”. On estime que près de la moitié d’entre eux sont déjà à l’œuvre sur les différents fronts en Ukraine ; d’autres attendent, dans différentes bases près de la frontière, d’y être déployés – peut-être à l’occasion de l’offensive hivernale, moult fois annoncée par différentes sources russes et étrangères.

Mais d’ici là, certains de ces nouveaux mobyks ont changé d’avis et ne veulent plus combattre. La plupart après avoir fait l’expérience de la réalité de la guerre et, souvent, d’une certaine gabegie au sein de l’armée russe ; d’autres pour des raisons plus personnelles. Toujours est-il que, ces dernières semaines, les histoires de déserteurs se sont multipliées dans la presse russe, traditionnelle comme d’opposition.

À l’instar du quotidien Kommersant, la plupart des médias russes ont raconté la fuite de ces huit mobilisés de la région de Kaliningrad qui se sont fait la malle fin décembre depuis leur base, près de Louhansk, en territoire occupé. Ils ont sauté, avec armes et bagages, dans deux taxis et ont demandé à être conduits le plus loin du front. Arrivés à Podolsk, aux environs de Moscou, ils se sont rendus dans un poste de police pour y remettre leurs armes – quatre fusils-mitrailleurs et quatre mitrailleuses lourdes. Après plusieurs jours d’hésitation, les autorités ont fini par les inculper de “désertion en temps de conflit militaire”. Comme ils ont emporté avec eux leurs armes, ils risquent la peine maximale – soit quinze ans de prison.

“La situation est sous contrôle”

Âgé de 31 ans, Dmitri Perov, de Voronej, a eu moins de chance. Après avoir fui son unité déployée en Ukraine, il s’est rendu brièvement chez sa mère avant d’aller se cacher dans un village dans la région de Lipetsk. Il avait emporté dans sa cavale sa Kalachnikov, cinq chargeurs et deux grenades. Le 18 janvier, l’agence de presse officielle Tass annonçait sa “liquidation” tout en rassurant la population locale : “la situation est sous contrôle”, peut-on y lire. On ignore en revanche les motivations du jeune homme tout comme les circonstances exactes de sa mort.

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