Publicité

Étude de Didier Raoult sur l'hydroxychloroquine: l'ANSM annonce qu'elle va saisir la justice

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique ce samedi auprès de BFMTV qu'elle va saisir la justice concernant une étude cosignée par Didier Raoult portant sur un traitement à l'hydroxychloroquine et menée sur plus de 30.000 patients entre 2020 et 2021, confirmant une information du Parisien.

"(L'étude) aurait dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes et d’une autorisation de l’ANSM pour être mise en œuvre. L’ANSM s'apprête ainsi à saisir de nouveau la justice", confirme-t-elle à propos du "pré-print" publié en mai par Didier Raoult et son équipe.

Cette étude a été publiée en avril dernier en pré-print, c'est-à-dire sans avoir été relue par des pairs ou avoir fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique.

Une pré-publication dénoncée dans une tribune

Une tribune du Monde signée par 16 sociétés savantes de médecine a dénoncé dimanche dernier ce qu'elle qualifie "de plus grand essai thérapeuthique 'sauvage' connu".

Signée du controversé professeur Didier Raoult et de sept co-auteurs dont la plupart exercent encore à l'IHU, l'étude porte sur plus de 30.000 patients testés positifs au Covid-19 et soignés à l'IHU de Marseille.

L'étude affirme que l'administration d'hydroxychloroquine (ou d'ivermectine) réduit la mortalité des patients Covid, des conclusions pourtant infirmées par d'autres études.

L'étude dépubliée?

Sous la pression de la direction des hôpitaux marseillais, Didier Raoult et les co-auteurs de cette pré-publication ont annoncé vendredi qu'ils avaient décidé de la dépublier.

"Tous les auteurs (dont moi) du pre-print qui fait si peur en montrant que l'on pouvait soigner, ont décidé, par solidarité avec le Pr Lagier menacé par la direction, de retirer le pre-print pour ne pas laisser croire à une trahison de sa part et pour protéger les plus jeunes", a annoncé dans un tweet Didier Raoult vendredi soir.

Mercredi dernier, le ministre de la Santé François Braun a brandi la menace de sanctions contre ces co-auteurs au Sénat où il était interpellé sur "une inertie des pouvoirs publics" par Bernard Jomier (écologiste, apparenté PS) face aux dérives de l'IHU de Marseille sous l'ère Raoult.

Dans leur tribune, les sociétés savantes avaient regretté "l'absence de réaction des institutions" face aux traitements prescrits par les équipes de l'IHU aux patients atteints de Covid-19, sans preuve d'efficacité et au mépris des recommandations officielles.

Article original publié sur BFMTV.com