Cette étrange ville fantôme de Turquie ne compte que des châteaux

Si vous passez près de la ville de Mudurnu, dans la province montagneuse de Bolu, en Turquie, vous pourriez voir quelque chose d'insolite. Des rangées de centaines de villas aux toits pointus, reproductions miniatures d'un château de la Renaissance. Elles ne sont pas toutes terminées, et vous ne verrez nulle part un signe d'activité. L'endroit et ses environs sont déserts, pour ne pas dire morts. Le projet est abandonné pour une durée indéterminée, conséquence de la crise immobilière en Turquie.

Pendant longtemps, le secteur de la construction immobilière a été le moteur de la croissance économique locale. Les projets se sont multipliés, qu'il s'agisse d'immeubles résidentiels à Istanbul ou de projets inédits et luxueux comme celui de Burj Al Babas, aux abords de Mudurnu. Mais à partir de 2018, la récession a commencé. Après la chute des prix du pétrole, la livre turque a perdu 28 % de sa valeur par rapport au dollar américain. Avec l'inflation (un problème mondial récurrent) et la hausse des taux d'intérêt, les Turcs n'ont plus eu les moyens d'acheter. Les clients étrangers étaient plus que jamais la solution. L'État avait même promis la nationalité turque à quiconque achèterait un appartement d'au moins 200 000 euros (400 000 euros depuis 2022). Le projet Burj Al Babas avait commencé en 2014, mais il est bien la conséquence et la victime du rêve immobilier turc.

On peut convaincre des gens de vivre à Istanbul, surtout si on leur offre un passeport. Mais c'est plus difficile d'attirer (...)

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