Cet étrange poisson avec des poumons bat le record du plus grand génome animal de la Terre
Trente fois la taille du génome humain ! Une équipe internationale de chercheurs a séquencé le plus grand génome de tous les animaux : celui du dipneuste, un étrange poisson avec des poumons qui marque l'adaptation du vivant au milieu terrestre et l'arrivée des tétrapodes.
Faisons un bond dans le passé, il y a environ 420 à 360 millions d'années. Au bord de l'eau d'une mare marécageuse peu profonde, un gros poisson se déplace grâce à ses nageoires pectorales pour se hisser hors de l'eau et atteindre la terre ferme.
Le "dipneuste", de son étymologie grecque δ ι ́ ς "deux fois" et π ν ε ι ̃ ν "respirer", n'est pas pressé de retourner à l'eau : il peut facilement respirer sur la terre ferme, car il a des poumons en plus de ses branchies. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'on l'appelle "lungfish" en anglais, ou "poissons à poumons".
La première fois qu'un vertébré s'est déplacé sur terre ?
Ce scénario, c'est probablement la première fois qu'un vertébré s'est déplacé sur terre, l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’évolution des tétrapodes.
C'est pendant le Dévonien que Lepidosiren paradoxa prospère : avec environ 70 à 100 espèces, il connaît sa plus grande diversité. Il occupe d'abord les eaux marines, puis les eaux douces du supercontinent Gondwana : formé à -600 millions d'années et appartenant à la Pangée, qui regroupait presque toutes les terres immergées, ce supercontinent s'est fracturé à partir de -60 millions d'années.
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Après l'extinction majeure survenue à la fin du Dévonien, il y a environ 370 millions d'années, seul un petit nombre de lignées sarcoptérygiennes, dont les dipneustes, a persisté. Seules trois lignées de dipneustes ont subsisté jusqu'à aujourd'hui : une en Afrique, une en Amérique du Sud et une en Australie.
En tant que parents vivants les plus proches des tétrapodes (lire l'encadré ci-dessous), les dipneustes occupent une position évolutive clé. Une nouvelle étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs dirigée par le biologiste évolutionniste Axel Meyer de l'Université de Constance (Allemagne) et le biochimiste Manfred Schartl de l'Université de Würzburg (Allemagne), publiée le 14 août 2024 dans la revue Nature, pe[...]