États-Unis : le premier assaillant du Capitole, en janvier 2021, condamné à quatre ans de prison
ÉTATS-UNIS - Premier arrivé, dernier condamné. Plus de trois ans et demi après les événements du Capitole, le 6 janvier 2021, Michael Sparks était l’un, si ce n’est le premier, des émeutiers à avoir pénétré dans l’enceinte du siège au Congrès américain. Ce mardi 27 août, son rôle dans les événements de ce jour fatidique pour l’histoire moderne des États-Unis a finalement été condamné à une peine de prison importante.
Donald Trump promet de libérer les émeutiers du Capitole s’il est réélu
Ce jour-là, des centaines de partisans de Donald Trump chauffés à blanc par le futur ex-président avaient fait irruption au Capitole dans un geste désespéré pour tenter d’obtenir l’invalidation du résultat de l’élection présidentielle du mois de novembre précédent. Et parmi ces émeutiers, se trouvait donc Michael Sparks, un Américain de 47 ans, qui avait eu la bonne idée d’être l’un des premiers à pénétrer ce lieu emblématique de la démocratie américaine.
Comme l’indique le New York Times, il avait été reconnu coupable en mars dernier « d’entrave à une procédure officielle et de troubles civils », ainsi que plusieurs autres délits pour s’être introduit dans les locaux du Capitole ce fameux 6 janvier. Restait juste à connaître sa peine.
LATEST: Michael Sparks, the first Jan. 6 rioter to breach Capitol sentenced to more than four years in federal prison. pic.twitter.com/OAtb1Z5yuD
— Los Angeles Magazine (@LAmag) August 28, 2024
Ce mardi, un juge du tribunal fédéral de Washington l’a condamné à 53 mois de prison, soit un peu plus de quatre ans à passer derrière les barreaux. Une peine qui s’accompagne d’une amende de 2 000 dollars et d’une mesure de liberté surveillée pour les trois années qui suivront sa libération.
Une décision qui s’explique par les agissements de Michael Sparks, entré par une fenêtre du Capitole qui venait d’être brisée par les soutiens de l’ancien président américain. L’homme figurait également parmi les émeutiers qui ont été confrontés à l’officier de police Eugene Goodman, l’un des policiers qui ont maintenu la foule à distance des membres du Congrès et qui est considéré depuis comme un « héros » de ce triste jour.
Appel à une guerre civile
Malgré le comportement de son client le 6 janvier 2021, l’avocat de Michael Sparks, maître Wendelsdorf, a tenté de minimiser la portée de ses actes en arguant que Michael Sparks n’était pas resté aussi longtemps dans le bâtiment que le reste des camarades émeutiers. De quoi lui inspirer cette sortie lunaire : « Michael Sparks a peut-être commencé le match, selon le gouvernement, mais il était hors jeu sur la touche avant la fin du premier quart-temps. »
Pas suffisant pour convaincre les procureurs fédéraux, qui ont estimé que l’intrusion du prévenu avait immédiatement déclenché « l’interruption forcée du décompte des votes du Collège électoral de 2020 et menacé le transfert pacifique du pouvoir après l’élection présidentielle ». En étant parmi les premiers à pénétrer les lieux, ils ont également jugé que son geste avait eu « un effet encourageant et enhardissant sur tous ceux qui se trouvaient au moins à proximité », comme l’indique par ailleurs Associated Press, citant le juge Kelly.
First Jan. 6 rioter to breach Capitol sentenced to more than four years in federal prison. pic.twitter.com/nxujyjVXuo
— MSNBC (@MSNBC) August 27, 2024
D’ailleurs, il fut difficile pour la défense de trouver des circonstances atténuantes à Michael Sparks, du fait de ces nombreuses déclarations en ligne avant l’attaque du Capitole. « Il est temps de les chasser du Congrès », « C’est de la tyrannie », pouvait-on lire dans un de ses messages Facebook. Sur le réseau social Parler, généralement utilisé par des soutiens de Donald Trump et de l’alt-right américaine, Michael Sparks appelait même à une guerre civile.
Et dans une lettre envoyée au tribunal durant son procès, le quadragénaire affirmait que l’un de ses seuls regrets était que les événements du 6 janvier « n’aient rien changé ». Devant le juge mardi, il a ajouté être toujours persuadé que l’élection de 2020 avait été « complètement volée aux Américains ».
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