États-Unis : pourquoi les pénuries de main-d’œuvre risquent de durer
Le point commun entre une chocolaterie, un centre médical et un vendeur de bagels de la région de Burlington, dans l’État du Vermont, aux États-Unis ? Tous manquent cruellement de personnel. Face au manque de main-d’œuvre, les employeurs proposent des augmentations de salaire, des primes et des aides pour financer la garde des enfants, sans compter diverses incitations telles que des forfaits de ski. “Lorsque ces tactiques échouent, ils sont contraints de réduire les heures d’ouverture ou de produire moins”, rapporte The New York Times.
Eu cause : le vieillissement accéléré de la population. Dans le Vermont, plus d’un cinquième des habitants ont 65 ans ou plus, et plus de 35 % ont plus de 54 ans, l’âge auquel les Américains commencent à quitter le marché du travail. L’État offre un premier aperçu de ce qui attend le reste du pays, explique le journal.
“Les baby-boomers ne font plus partie de la population active et les générations suivantes ne sont pas assez nombreuses pour les remplacer.”
Les États-Unis ont déjà connu des pénuries de main-d’œuvre en 2021 et 2022, après la période des confinements provoqués par la pandémie. Depuis, le marché du travail s’est stabilisé. “Mais selon les économistes et les démographes, les pénuries de personnel vont se renouveler à mesure que la population va vieillir” – et que les taux de natalité baissent.
Les travailleurs grands gagnants de la situation
La pénurie de main-d’œuvre à long terme sera différente des phénomènes qui ont marqué la période pandémique, expliquent les experts. “Les entreprises trouveront des moyens de s’adapter en rémunérant davantage leurs travailleurs ou en adaptant leurs process pour qu’ils exigent moins de personnel.” Quant à celles qui ont basé leurs activités sur la disponibilité d’une main-d’œuvre relativement bon marché, elles peuvent s’attendre à connaître des difficultés sérieuses.
En attendant, les travailleurs sont les grands gagnants de la situation. Dans le Vermont, le taux de chômage était de 1,9 % en septembre dernier, soit l’un des plus bas du pays. “Lorsque les travailleurs sont rares, les employeurs sont incités à élargir leurs recherches en prenant en compte des personnes moins bien formées ou handicapées – et à offrir aux employés en poste des opportunités d’avancement.” Chez Lake Champlain Chocolates, on a également augmenté les salaires de base de 20 à 35 %.
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