États-Unis: le Pentagone annule l'accord de peine négociée pour le "cerveau" du 11-Septembre
La révocation est également effective pour les deux coaccusés, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, détenus dans la base militaire américaine de Guantanamo.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a révoqué vendredi 3 août l'accord de peine négociée pour Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le "cerveau" des attentats du 11-Septembre 2001, deux jours après cette décision très contestée qui lui aurait évité la peine capitale.
Cet accord annoncé mercredi pour celui qui reste, après Oussama Ben Laden, la figure la plus honnie liée aux attentats du 11-Septembre, avait choqué de nombreux proches des près de 3.000 victimes et suscité de virulentes critiques dans le camp républicain.
Un procès évité?
La révocation est également effective pour les deux coaccusés, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, détenus dans la base militaire américaine de Guantanamo et aussi concernés par l'accord qui leur aurait évité la peine capitale.
"J'ai décidé, étant donné l'importance de la décision de conclure des accords de peines avant le procès avec les accusés (...), que la responsabilité d'une telle décision devrait me revenir", explique le ministre dans une brève note.
Mike Rogers, président républicain de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, avait notamment envoyé une lettre au ministre affirmant que ces accords étaient "inadmissibles".
Pour Mike Johnson, le président de la Chambre, ils ont fait l'effet d'"une gifle" aux familles des victimes tandis que le colistier de Donald Trump pour l'élection de novembre, le sénateur J.D. Vance, a déclaré lors d'un meeting que les Etats-Unis avaient "besoin d'un président qui tue les terroristes et non qui négocie avec eux".
Dans sa note, le ministre de la Défense ajoute révoquer ainsi l'autorité de Susan K. Escallier, qui supervisait le dossier en tant que haute-responsable du ministère de la Défense pour les commissions militaires, sur les trois affaires, dont il se saisit.
"Avec effet immédiat, dans l'exercice de mon autorité, je révoque ainsi les trois accords" de peine négociée signés mercredi, est-il précisé.
L'accord le concernant permettait notamment à Khalid Cheikh Mohammed d'éviter un procès où il encourrait la peine de mort, en échange d'une sentence de réclusion criminelle à perpétuité, selon les médias américains.