États-Unis: que se passerait-il si Joe Biden retirait sa candidature à la présidentielle?
De plus en plus d'élus démocrates poussent pour un retrait de Joe Biden de la campagne, à quelques semaines de la convention nationale qui doit investir le candidat officiel du parti pour la course à la Maison-Blanche.
Joe Biden peut-il aller au bout? Depuis son débat raté face à Donald Trump, la pression s'accentue sur le président démocrate, actuellement à l'isolement dans son fief du Delaware en raison d'une infection au Covid-19.
Alors qu'une vingtaine d'élus démocrates l'appellent publiquement à "passer le flambeau", plusieurs ténors du parti poussent, selon les médias américains, pour un changement de candidat à la présidentielle. Après l'ancienne speaker Nancy Pelosi, c'est l'ex-président Barack Obama, toujours très influent au sein du parti démocrate, qui a selon le Washington Post émis des doutes sur la "viabilité" de la candidature de Joe Biden.
La Convention démocrate en ligne de mire
Si la Maison-Blanche multiplie les démentis, elle peine à masquer le doute qui gagne les rangs démocrates, alors que les signes de défaillance physique ou mentale de Joe Biden se multiplient. L'hypothèse d'un retrait est désormais dans toutes les têtes, mais le temps presse. La convention qui doit officiellement investir le candidat démocrate à la présidentielle aura lieu dans quelques semaines, du 19 au 22 août à Chicago.
Si Joe Biden ne se retire pas lui-même de la course, il est assuré d'être le candidat du parti. Lors des primaires, il a en effet raflé la quasi-totalité des quelque 4.000 délégués mis en jeu. Ces derniers ont été élus sur le nom de Joe Biden et vont, sauf énorme surprise, voter pour lui. Comme le rappelle CBS News, le règlement de la convention démocrate indique en effet que les délégués "engagés en faveur d'un candidat à la présidence doivent, en toute bonne conscience, refléter les sentiments de ceux qui les ont élus".
La situation serait toute autre si Joe Biden venait à se retirer de la course. Les délégués seraient alors libre de voter pour un autre candidat. Il pourrait s'agir de sa colistière Kamala Harris, mais rien n'est écrit. En coulisse, plusieurs noms circulent, dont ceux des gouverneurs démocrates Gretchen Whitmer (Michigan), Wes Moore (Maryland) ou encore Josh Shapiro (Pennsylvanie).
"Super délégués"
Si aucun candidat ne se détache au premier tour de vote, quelque 700 "super délégués" vont se joindre au scrutin, précise la chaîne américaine CNBC. Il s'agit de membres du parti démocrate, nommés automatiquement sans avoir été élus contrairement aux délégués "classiques".
"Ce sont des professionnels de la politique qui avec leur réseau peuvent avoir une forte influence sur le choix du candidat", expliquait à BFMTV.com le spécialiste des États-Unis Olivier Richomme.
Le vote se poursuit ensuite jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité des délégués, poursuit CNBC.
Autre hypothèse: Joe Biden finit par se désister, mais après avoir été investi mi-août. Dans ce cas, le réglement du parti prévoit que son président - actuellement Jaime Harrison - consulte les gouverneurs et leaders du Congrès, détaille CNN. C'est ensuite le comité national du parti démocrate qui tranche en faveur d'un candidat.
L'équipe de campagne du démocrate s'efforce, pour l'instant, de fermer la porte aux spéculations. "Plus déterminé que jamais à battre Donald Trump", Joe Biden reste "absolument" dans la course à la Maison Blanche, a répété sa directrice de campagne Jen O'Malley Dillon sur MSNBC ce vendredi.
Le candidat reprendra sa campagne électorale la semaine prochaine, après avoir respecté sa période d'isolement sanitaire, a-t-elle ajouté.