Aux États-Unis, les hôpitaux font cause commune pour lutter contre les pénuries de médicaments

"Si on parle de chaussures ou de beurre de cacahuète, le capitalisme marche bien. Mais pour ce qui est des produits qui sauvent des vies, plus tant que ça…" Erin Fox n'est pas une bolchevik en puissance, mais ses dix-huit ans d'expérience en tant que spécialiste des médicaments à l'université de l'Utah lui ont fait entrevoir les limites du modèle américain. Là-bas, le libéralisme triomphant se heurte de plein fouet aux impératifs sanitaires, sous la forme de fréquentes – et dangereuses – pénuries.

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Produits et vendus à bas coût, les médicaments génériques ne génèrent pas suffisamment de profits pour menacer l'équilibre financier des laboratoires en cas d'arrêt de la production et de rupture de stock. D'où un certain "manque de motivation" des entreprises, suggère Erin Fox. Au contraire des hôpitaux qui doivent alors trouver en urgence des thérapies alternatives et affronter retards, surcoûts et éventuelles erreurs médicales.

L'approvisionnement concerne 16 médicaments régulièrement manquants

Lassés de voir leur activité compromise par ces incessantes fluctuations, de grands groupes hospitaliers – parrainés par des fonds de charité – se sont ligués pour lancer, en septembre 2018, un dispositif unique en son genre. Civica Rx, qui rassemble 900 établissements et 30% des lits agréés, est une société à but non lucratif – un comble dans le système de santé américain – qui vise à les fournir en médicaments essentiels, de façon ...


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