États-Unis : Entre Donald Trump et Kamala Harris, ce sont ces « swing states » qui pourront faire la différence
ÉTATS-UNIS - Le cœur de la bataille électorale. À un mois d’une élection présidentielle américaine qui s’annonce très serré, sept États parmi cinquante concentrent presque autant l’attention que les deux candidats en lice, Kamala Harris et Donald Trump. Preuve de l’enjeu, ces derniers y ont multiplié les déplacements (le milliardaire est d’ailleurs ce samedi dans l’un d’eux), les meetings et les dépenses considérables de publicité ces dernières semaines.
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En effet, il est crucial de remporter une poignée de ces États pour accéder à la Maison Blanche. Avec leur nombre élevé de grands électeurs, qui voteront pour élire le président des États-Unis, ils représentent un tiers des voix nécessaires pour se faire élire président des États-Unis (93 voix sur 270). Or les votes dans ces États clés sont si serrés, que le résultat balance d’une élection sur l’autre (d’où leur nom de swing-state), donnant l’avantage tantôt aux démocrates, tantôt aux républicains.
Les candidats sont au coude à coude dans ces sept États, avec parfois seulement un ou deux points d’écart. Dans l’un d’entre eux, ils sont même à égalité, faisant planer un suspens total pour l’issue du scrutin.
• Pennsylvanie, 19 grands électeurs
En tête des sept États clés figure un poids lourd inévitable : la Pennsylvanie. Il semble quasiment impossible de remporter l’élection présidentielle sans convaincre ses habitants, qui élisent au total 19 grands électeurs, soit le plus grand nombre de tous les swing states.
Pour convaincre à son tour, Kamala Harris s’appuie sur les grands projets d’infrastructures lancés par Joe Biden qui se sont révélés créateurs d’emploi ces dernières années, mais également sur le soutien de syndicats. Si la candidate démocrate est appréciée dans les grandes villes de Philadelphie et Pittsburgh, Donald Trump, avec sa campagne orientée sur les préoccupations économiques et l’inflation, convainc plutôt les populations rurales. L’ex-président américain avait également déjà remporté cet État en 2016. Il est de retour ce samedi à Buttler, là où le 15 juillet, un homme a tenté de l’assassiner.
À ce jour, Kamala Harris devance Donald Trump de seulement 1 à 2 points, selon les moyennes de CNN, ABC News et du New York Times, gage que la victoire se jouera à un détail près.
• Géorgie, 16 grands électeurs
Comme en 2020, la Géorgie pourrait réserver un véritable coup de théâtre à cette élection. Alors que ses habitants votent traditionnellement pour le parti républicain, il y a quatre ans, la Géorgie avait choisi Joe Biden et non Donald Trump. Un retournement historique qui s’explique en partie par son importante population afro-américaine qui, porté par les grands mouvements antiracistes, s’était mobilisée pour faire basculer le vote.
De la même manière, Kamala Harris, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la Maison Blanche, compte également sur leur vote. Donald Trump, malgré son inculpation à Atlanta pour avoir tenté de renverser les résultats de l’élection en 2020, reste populaire dans cet État, notamment sur les sujets de religion et du droit à l’avortement.
Preuve que le duel s’annonce très serré, à ce jour, l’ex-président des États-Unis ne devance son adversaire démocrate que d’environ un point dans les intentions de vote, selon les moyennes d’ABC News et le New York Times.
• Caroline du Nord, 16 grands électeurs
De tous les États clés, la Caroline du Nord est celui ou le suspens est le plus élevé, car Donald Trump et Kamala Harris y sont à égalité (ou presque) selon les sondages. Selon CNN, chacun est crédité de 48 % des intentions de vote. Le New York Times donne Trump comme léger favori, avec un point de pourcentage d’avance, mais aucune tendance stable ne semble se dégager.
Les Républicains partaient pourtant confiants au début de la campagne, ayant remporté la Caroline du Nord à chaque élection présidentielle depuis 2012. Les premiers sondages leur donnaient par ailleurs raison, donnant Donald Trump comme favori.
Mais tout a changé début juillet, lorsque Kamala Harris a pris la place de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. Les courbes se sont alors inversées à la surprise générale, les Afro-américains et les jeunes apportant leur soutien à celle qui pourrait devenir la première femme noire présidente des États-Unis.
• Michigan, 15 grands électeurs
Le Michigan, berceau de l’industrie automobile américaine, a beau être l’État « chouchou » de Joe Biden, son bilan à la maison Blanche pourrait bien y desservir le camp démocrate.
En effet, le Michigan compte une large proportion d’électeurs musulmans ou originaires de pays arabes. À mesure que Joe Biden a continué à apporter son appui à Israël dans sa guerre à Gaza, ces électeurs se sont désolidarisés du camp démocrate. Si bien que lors des primaires du parti en février, plus de 100 000 électeurs ont placé un bulletin « uncommitted » dans les urnes, signe de leur désaccord avec la gestion du conflit.
Pour autant, Kamala Harris peut compter sur un soutien important dans cet État : celui du grand syndicat du secteur automobile (UAW). Reste à savoir si cela suffira pour faire face à Donald Trump, qui avait remporté cet État en 2016, et axe son argumentaire sur le coût de la vie, un thème qui parle en particulier à la classe moyenne.
• L’Arizona, le Wisonsin et le Nevada (11, 10 et 6 électeurs)
Restent ensuite trois États à surveiller de près : l’Arizona, le Wisconsin, et le Nevada. Malgré leur plus petit nombre de grands électeurs, respectivement 11, 10 et 6, leur indécision pourrait suffire à faire basculer la balance électorale. Le Wisconsin est le moins hésitant des trois : Kamala Harris y devance Donald Trump de deux à trois points de pourcentages. Mais ce dernier avait su convaincre lors des élections de 2016 et espère encore réitérer sa victoire.
Au Nevada comme au Wisconsin, les habitants semblent changer d’avis d’une semaine sur l’autre. Les courbes des sondages ne cessent de se croiser, donnant un jour l’avantage au camp démocrate, puis le lendemain au parti républicain. Rendez-vous le 5 novembre prochain pour la fin du suspens.
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