États-Unis: comment Donald Trump pourrait gagner, puis perdre l'élection présidentielle

Donald Trump quitte Air Force One sur la base d'Andrews près de Washington le 2 septembre 2020 - MANDEL NGAN © 2019 AFP
Donald Trump quitte Air Force One sur la base d'Andrews près de Washington le 2 septembre 2020 - MANDEL NGAN © 2019 AFP

Le vote par correspondance reste au cœur de toutes les attentions, à deux mois de l'élection présidentielle aux États-Unis. Au cours de ces dernières semaines, Donald Trump a violemment attaqué ce type de scrutin qui devrait pourtant être utilisé par une large partie des électeurs américains ne souhaitant pas se déplacer jusqu'aux bureaux de vote, crise du coronavirus oblige.

L'actuel président a estimé que les résultats seraient faussés et qu'ils pourraient même ne "jamais" être réellement connus. Ce mercredi, il en a remis une couche, exhortant les électeurs de l'État de Caroline du Nord a voter à deux reprises pour le prochain scrutin, une fois en personne, et l'autre par correspondance, afin de s'assurer que leur choix soit pris en compte. "Si les systèmes sont si bons qu'ils le disent, alors ils ne seront évidemment pas capables de voter" une seconde fois, a-t-il estimé. Cet acte est illégal aux yeux de la loi américaine.

Trump vainqueur... puis perdant

Et l'imbroglio autour du vote par correspondance pourrait se prolonger dans le temps. Malgré son important retard dans les sondages face à Joe Biden, Donald Trump pourrait bien être désigné vainqueur au soir du 3 novembre. Or, ces résultats ne seraient que partiels et ne prendraient pas en compte le vote à distance, dont le dépouillement prendrait quelques jours supplémentaires. Joe Biden pourrait alors devenir le nouveau président des États-Unis les heures qui suivent ces premières estimations.

Cette hypothèse a été avancée par Josh Mendelsohn, le PDG de Hawkfish, une agence d’analyse de données qui travaille pour la campagne du candidat démocrate, rapporte le Huffington Post. Pour cela, ce dernier s'est appuyé sur un sondage NBC News/Wall Street Journal, qui estime que 43% des électeurs prévoient de voter en personne le jour du vote, contre 30% par correspondance.

Et c'est là où le bât blesse pour Donald Trump. Selon cette même enquête, seuls 11% de ses partisans prévoient de voter par correspondance, contre 47% pour ceux de Joe Biden. Cette différence pourrait au final donner un avantage finalement décisif au démocrate.

Dans ce même scénario, Hawkfish prévoit que si seulement 15% des bulletins envoyés via le système postal sont dépouillés le 3 novembre, Trump pourrait se retrouver avec 400.000 voix d'avance ce jour-là. Le dépouillement final pourrait durer plusieurs jours supplémentaires.

La campagne bien lancée

A une soixantaine de jours du scrutin, la campagne électorale est bel et bien lancée entre l'actuel locataire de la Maison-Blanche et son principal outsider. La semaine passée, Joe Biden avait accusé Donald Trump d'avoir "fomenté" la violence qui a éclaté aux États-Unis en marge de manifestations ces derniers jours, affirmant que son "échec à appeler ses propres partisans à arrêter d'agir comme une milice armée" en fait un président "faible."

En guise de réponse, l'actuel élu a critiqué la cheffe des démocrates au Congrès américain, Nancy Pelosi, pour s'être rendue dans un salon de coiffure à San Francisco, où les soins en intérieur sont interdits à cause du Covid-19, et avoir ôté son masque.

En début de semaine, Donald Trump a également scandalisé l'opinion publique, comparant les dernières bavures policières avec un coup de golf raté.

Article original publié sur BFMTV.com