Aux États-Unis, un « cold case » vieux de 44 ans et un homme accusé de meurtre arrêté grâce à un mégot de cigarette
FAITS DIVERS - Il aura fallu 44 ans d’attente avant de savoir ce qui était arrivé à Dorothy Silzel, 30 ans, assassinée en 1980 dans l’État de Washington. Les autorités américaines ont annoncé avoir interpellé la semaine dernière en Arkansas, un homme, Kenneth Kundert, 65 ans, accusé du meurtre de la jeune formatrice de chez Boeing. Ce sont les progrès de la science, et un mégot de cigarette collecté par les enquêteurs, qui ont permis cette arrestation.
Le 26 février 1980, Dorothy Silzel est retrouvée morte dans sa maison de Kent, à une trentaine de minutes de Seattle, a expliqué la police américaine mercredi 28 août, lors d’une conférence de presse relayée par CNN. Elle avait été portée disparue par ses proches après ne pas s’être présentée au travail durant deux jours. Elle est morte d’étranglement ou étouffée et a reçu un coup à la tête, a déclaré la police, citant un rapport d’autopsie. La victime avait également été agressée sexuellement, selon les documents judiciaires des procureurs.
À l’époque, si les techniques d’investigation par ADN étaient peu avancées, les enquêteurs avaient tout de même collecté des preuves ADN sur la scène de crime, correspondant à un individu A. En 2016, la police, grâce aux progrès de la technologie ADN, a réussi à obtenir un profil ADN partiel à partir du peignoir de la victime présent sur la scène du meurtre. Celui-ci correspond au profil ADN de l’individu A, déjà collecté en 1980.
L’utilisation de la généalogie génétique
C’est en 2022 que les enquêteurs scientifiques ont enfin pu utiliser la généalogie génétique dans cette affaire. Celle-ci consiste à comparer un profil ADN non identifié d’une scène de crime dans les bases de données généalogiques, ce qui peut permettre de trouver des parents de la personne inconnue, et donc potentiellement des proches de la personne ayant commis le crime.
11 possibles suspects ont ainsi été identifiés dans l’assassinat de Dorothy Silzel. Parmi eux, Kenneth Kundert et son frère, a indiqué la police. Les autorités ont alors demandé des tests ADN aux suspects, dont les deux frères. Le frère a livré son échantillon ADN à la police sans problème, celle-ci ne correspondait d’ailleurs pas à l’individu A, mais Kenneth Kundert a lui refusé. Les enquêteurs ont aussi découvert que les deux frères vivaient à quelques centaines de mètre seulement de Dorothy Silzel à l’époque des faits, un indice de plus.
La police a alors décidé de lancer une opération de surveillance de Kenneth Kundert. Lors de l’opération, les enquêteurs ont ramassé un mégot de cigarette jeté par le suspect. Et d’après les expertises scientifiques, le profil ADN trouvé sur le mégot était identique à celui de l’individu A, a assuré la police. Kenneth Kundert est donc accusé de meurtre au premier degré (avec préméditation) dans l’État de Washington. Il n’a pas encore été extradé et était toujours dans une prison de l’Arkansas, selon les informations de CNN jeudi 29 août.
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