Aux États-Unis, un algorithme est accusé de faire flamber les loyers

La plainte a été déposée le 23 août devant un tribunal fédéral de Caroline du Nord. Elle émane du ministère de la Justice américain et vise RealPage, une plateforme de services immobiliers que celui-ci accuse de violer les lois antitrust “en permettant aux gestionnaires et aux propriétaires bailleurs de s’entendre pour faire monter les loyers”, rapporte Bloomberg.

Des millions de logements seraient concernés à travers tout le pays. Pour l’heure, huit États se sont joints à la plainte : la Caroline du Nord, la Californie, le Colorado, le Connecticut, le Minnesota, l’Oregon, le Tennessee et Washington.

Déposée au terme de deux ans d’enquête, la plainte du ministère de la Justice intervient alors que plusieurs procédures sont déjà en cours, intentées contre RealPage par des particuliers ainsi que par l’État de Washington, précise le média américain. Son argumentaire s’appuie sur une série de documents internes ainsi que sur des témoignages d’employés de la plateforme et de bailleurs recueillis sous serment. Ils tendent à montrer que l’objectif de RealPage n’est pas seulement d’aider les propriétaires à fixer un loyer, “mais bien de faire grimper les prix afin d’augmenter la rentabilité des biens au détriment des locataires”.

YieldStar, le logiciel de RealPage, gère une grande partie du marché des logements collectifs dans le pays, explique The Economist. Les bailleurs rentrent toutes les informations concernant leurs biens, le logiciel fait ensuite des suggestions de loyer en fonction de données sur l’état du marché “auxquelles les propriétaires n’auraient pas accès sans la plateforme”.

“Réussir ensemble est plus avantageux”

Rien n’oblige les bailleurs à faire ce que suggère le logiciel. Mais le système fait qu’il est beaucoup plus facile d’accepter les montants suggérés que de les rejeter. “Si un bailleur gère plusieurs propriétés, il a la possibilité d’accepter en bloc toutes les suggestions. S’il les refuse, il doit au contraire les annuler une par une, détaille The Economist. En cas d’annulation, le logiciel génère une zone de texte demandant une explication, qui sera envoyée à un représentant de RealPage. Si celui-ci la juge insuffisante, elle pourra être transmise au superviseur du gestionnaire.”

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