États-Unis: une étude d'Harvard montre que les célébrités ont un impact sur les élections

Kamala Harris ou Donald Trump? Taylor Swift a-t-elle le pouvoir de choisir celui ou celle qui remportera l'élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain?

Une étude publiée le 14 août par l'université d'Harvard, centrée sur des personnalités américaines, montre qu'à défaut de pouvoir décider du résultat d'une élection, les célébrités "renforcent la culture de la démocratie".

Ces célébrités, plus que d'aide les électeurs de faire leur choix entre 2 candidats, peuvent avoir un effet sur la participation électorale détaille l'étude. Que ce soit en promouvant l'inscription sur les listes électorales, en rappelant la date du scrutin, ou le pouvoir du bulletin de vote.

Paraître authentique

88% de la génération Z (née après 1995) et des "millennials" (ceux nés entre 1980 et 2000) assurent chercher de l'authenticité chez les influenceurs qu'ils suivent, rappelle l'enquête d'Harvard.

"Les jeunes électeurs font relativement peu confiance à leurs dirigeants et aux institutions, y compris aux médias traditionnels. Mais les célébrités sont souvent une rare exception", déclare au média américain ABC News Ashley Spillane, auteure de l'étude et spécialiste de l'engagement civique

La célébrité ou l'influenceur aura de l'effet si son engagement semble sincère aux yeux de ceux et celles qui le suivent. Depuis quelques années, la chanteuse Taylor Swift se prononce en faveur des démocrates à chaque scrutin. Elle est si influente, que le camp Trump appelle à une "guerre sainte" contre l'artiste, rapportait en janvier 2024 le magazine Rolling Stone.

En 2018, elle appelle à voter pour le camp démocrate lors des élections législatives américaines de mi-mandat. Cette fois, en 72 heures, 250.000 nouveaux inscrits rejoignent les listes électorales.

"La publication de Taylor Swift a été un point d'inflexion majeur dans l'inscription sur les listes lors du cycle électoral 2018. L'incitation qu'elle a générée avec sa seule prise de parole, c'était du jamais vu", assure Debra Cleaver, fondatrice de l'organisation Vote.org

Le 19 septembre 2023, Taylor Swift, recommence avec une story Instagram. Le lendemain, la plateforme Vote.org est prise d’assaut et enregistre plus de 35.000 nouvelles inscriptions.

Rendre le vote "tendance", "cool"

Cette influence des célébrités permet de pallier le "manque de motivation et de mobilisation" des jeunes électeurs, analyse l'étude.

Comme lorsque l'ex-animateur vedette du Daily Show Trevor Noah appelle en 2020 son audience à se rendre disponible pour tenir un bureau de vote le jour des élections, comme assesseur ou président. En 5 semaines, la campagne permet le recrutement de 35.000 personnes.

"Voter devrait être tendance, 'cool' explique la chercheuse à l'origine de l'étude. Et pas être considéré comme une perte de temps".

Car "malgré des taux de participation record lors des dernières élections, les États-Unis sont classés 31e sur 50 parmi les nations développées, en termes de participation", rappelle Ashley Spillane.

"Kamalamania"

Une influence des célébrités qui contribue en partie à la "kamalamania", le néologisme utilisé depuis l'entrée en campagne de Kamala Harris pour décrire l'enthousiasme suscité par la candidate.

Le 30 juillet 2024, seulement une semaine après l'abandon de Joe Biden, la rappeuse Meghan Thee Stallion apporte son soutien à Kamala Harris lors d'une réunion publique à Atlanta. Vêtue d'un costume-cravate bleu, la couleur du camp démocrate, elle a aussi appelé en sous-texte à voter pour la vice-présidence, notamment pour garantir le droit à l'avortement.

Kamala Harris a même reçu le soutien officieux de Charli XCX via un tweet du 22 juillet. Une publication qui a enflammé le réseau social. En moins de 48 heures, la publication de la chanteuse britannique a récolté plus de 313.000 likes. Elle a été visionnée par près de 55 millions de personnes. Un soutien dont on ne mesure pas encore les effets.

Article original publié sur BFMTV.com