Qui était Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué par Israël en Iran?

Une éminente figure du mouvement politique du Hamas tuée par Israël. Ce mercredi 31 juillet, l'armée de l'État hébreu est accusée de l'assassinat d'Ismail Haniyeh, le chef de file de l'organisation théologique palestinienne, lors d'une frappe aérienne en Iran. Tel-Aviv n'a pour l'heure pas confirmé être à l'origine de ces événements.

L'homme, né dans un camp de réfugiés dans la bande de Gaza, vivait en exil volontaire entre le Qatar et la Turquie depuis 2017, après avoir été élu à la tête du mouvement.

Il restait la "vitrine politique du mouvement islamiste", bien qu'il soit "abrité au Qatar", selon les mots du journaliste Georges Malbrunot, spécialiste du Moyen-Orient.

Ancien Premier ministre de l'Autorité palestinienne

Vu de l'Occident, l'homme de 62 ans était principalement connu pour avoir été désigné Premier ministre de l'Autorité palestinienne en 2006, à l'issue d'élections législatives remportées massivement par son camp. Un court mandat, sous la présidence de Mahmoud Abbas, marqué par de graves crises politiques, notamment intra-Palestiniennes, mais aussi des affrontements armés avec Israël.

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Ismail Haniyeh avait d'ailleurs lui-même été emprisonné plusieurs fois par Israël, État avec lequel il entretenait des relations très claires. En février 2012, lors d'un discours à Téhéran, il avait déclaré: "le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël".

Dans le courant des années 2000, il s'était déjà engagé à œuvrer à la création d'un État palestinien "en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem comme capitale". Un discours quasi-discordant au sein de son propre groupe, celui-ci ne reconnaissant pas ces frontières.

C'est pourtant bien sous sa direction qu'a éclaté en 2007 la quasi-guerre civile entre le Hamas et l'Autorité palestinienne. Privé de sa victoire aux législatives, le mouvement islamiste avait pris le pouvoir dans la bande de Gaza au prix d'affrontements meurtriers qui laissent aujourd'hui encore les rancœurs vivaces entre les deux rivaux.

À la table des négociations

Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a demandé à la Cour la délivrance d'un mandat d'arrêt contre le n°1 du Hamas, au même titre que plusieurs responsables du Hamas, Mohammed Deif et Yahya Sinwar. Une demande similaire du procureur cible par ailleurs Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant en raison des actions de l'armée israélienne à Gaza.

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Comme le relève le New York Times, Ismail Haniyeh était également assis à la table des négociations pour aboutir à une trêve à Gaza, lors d'échanger par l'intermédiaire de l'Egypte, du Qatar ou des États-Unis. Selon l'AFP, durant ces derniers neufs mois de guerre entre Israël et le Hamas, il avait cependant refusé toute libération des otages avant une fin définitive des combats à Gaza.

Cette guerre lui avait déjà coûté un lourd tribut. En avril, trois de ses fils ont été tués dans des frappes israéliennes. En juin, sa sœur et plusieurs membres de sa famille ont été tués lors d'une autre frappe sur le domicile familial à Gaza. "Nous ne céderons pas, quels que soient les sacrifices", avait-il déclaré.

Article original publié sur BFMTV.com