"Ils étaient une dizaine": Paul, victime d'une agression homophobe, a "peur de sortir" de chez lui
Une violente agression qui laisse des marques. Paul, 17 ans, est toujours en état de choc depuis qu'il a été passé à tabac samedi 21 septembre par une bande de jeunes à Mazamet, dans le Tarn. Les raisons de ce déchaînement de violence? Son homosexualité.
Celui dont La Dépêche avait diffusé une photo de son visage tuméfié témoigne ce lundi auprès de BFMTV. Deux jours après les faits, la douleur est physique, mais aussi psychologique.
"J'ai peur de sortir de chez moi, je confonds mes agresseurs avec des gens dans la rue, je fais des cauchemars, je n'arrive plus à dormir", liste Paul, qui peine à réaliser l'agression. "C'est la première fois que ça m'arrive."
Pris à partie par un groupe
L'agression a eu lieu en plein après-midi, dans la commune de Mazamet où Paul rendait alors visite à une amie. "On est allés manger au restaurant et l'après-midi on a rejoint une amie à elle qui était avec deux de ses cousines. Elles m'ont demandé si mon amie et moi on était en couple. J'ai dit que non, car j'aime les hommes", rembobine Paul.
"Une des deux cousines a dit à mon amie qu'elle ne pouvait pas passer l'après midi avec moi", poursuit-il.
L'agression a lieu quelques instants plus tard dans un jardin public. Selon Paul, les deux cousines disent alors à un groupe présent sur place qu'il est homosexuel.
"Ils ont commencé à me tourner autour, à me dire 'pas mal l'iPhone' comme s'ils voulaient me le prendre", raconte le jeune homme.
L'agression interrompue par un passant
Alors qu'il s'apprête à quitter les lieux pour reprendre son train, Paul est rattrapé par le groupe. "Je me suis fait insulter de sale pédé. Ils ont commencé à me frapper à trois, et après ils étaient une dizaine". L'agression dure "environ une minute" avant qu'un passant ne s'interpose.
Selon le parquet de Castres, plusieurs personnes ont été interpellées dans le cadre des investigations. Trois mineurs – âgés de 14 et 15 ans – se sont présenté devant un juge des enfants ce lundi après-midi pour des faits de violences aggravées par deux circonstances (en réunion et en raison de l’orientation sexuelle), violences en réunion et vol aggravé (en réunion et avec violence).
Si le parquet indique que le caractère homophobe de l’agression est contesté à l'heure actuelle, il reste "à ce stade des investigations" retenu par celui-ci. En outre, le parquet précise que le placement sous contrôle judiciaire des trois mineurs reste requis.