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Érythrée : la Corée du Nord de l’Afrique

Au pouvoir en Érythrée depuis trente ans, Issayas Aferworki mène un régime parmi les plus autoritaires au monde.  - Credit:PETER BUSOMOKE / AFP
Au pouvoir en Érythrée depuis trente ans, Issayas Aferworki mène un régime parmi les plus autoritaires au monde. - Credit:PETER BUSOMOKE / AFP

L'Érythrée a fêté ses 30 ans le 24 mai. Des célébrations qui sonnent comme le douloureux rappel des années perdues et un « appel à agir », confie Vanessa Tsehaye, une militante des droits de l'homme suédo-érythréenne. Souvent qualifié de « Corée du Nord de l'Afrique », ce pays est dirigé d'une main de fer par Issayas Afeworki, premier et seul chef de l'État depuis 1993. Toute information y demeure quasiment inaccessible et aucune donnée officielle ne filtre de ce huis clos, jusqu'au nombre d'habitants, qui se trouveraient entre 3 et 6 millions.

Les votes aux Nations unies sur la guerre en Ukraine représentent un bon indicateur des positions de l'Érythrée. Lorsqu'un texte est proposé au vote pour que la Russie « cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine », le 23 février dernier, 141 pays membres y sont favorables. Seuls six pays se distinguent en apportant leur soutien à Moscou : la Corée du Nord, la Biélorussie, la Syrie, le Nicaragua, le Mali… et l'Érythrée d'Issayas Afeworki.

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Le président érythréen, officieusement au pouvoir depuis 1991, a dès le départ installé un régime autoritaire. Il n'a, pour cela, pas hésité à se débarrasser de tous ses concurrents, jusqu'à faire exécuter son propre frère de sang. En 1993, l'ONU et l'Union africaine reconnaissent l'indépendance de l'Érythrée. Les espoirs de démocratie auxquels s'accrochaient les Érythréens vont rapidemen [...] Lire la suite