Éric Dupond-Moretti veut "éradiquer" les casseurs, mais se méfie d'une loi "circonstancielle"

Les violences survenues en marge des manifestations contre la réforme des retraites ont choqué le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. "Ces casseurs, il faut les éradiquer", a-t-il lancé sur le plateau de BFMTV ce jeudi soir, jugeant "terrifiantes" les images d'un policier visé par un cocktail Molotov à Paris le 1er-Mai.

Au sein de la majorité, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer un nouveau texte de loi "anti-casseurs". Le gouvernement étudie par exemple la possibilité d'instaurer un "délit de construction des barricades", a appris BFMTV. Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti doivent se rencontrer ce vendredi pour évoquer plusieurs pistes de réflexion en vue d'un éventuel texte.

"Il faut qu'on réflechisse qu'on fasse l'inventaire de notre arsenal" juridique et voir "ce qui peut être amélioré", explique ce jeudi le ministre de la Justice, tout en disant se "méfier" des "lois circonstancielles, avec beaucoup d'émotion."

"Les choses ne se font pas dans l'emportement"

"Ce n'est pas le droit qui fait la société, c'est la société qui fait le droit", lance le garde des Sceaux sur notre antenne.

"Quand on fait face à des élements comme ceux-là, naturellement qu'il faut réagir fermement", dit Éric Dupond-Moretti, tout en plaidant pour "l'équilibre" d'un hypothétique futur texte législatif ou réglementaire. "C'est à la fois l'efficacité, mais c'est aussi les libertés publiques."

Éric Dupond-Moretti souligne qu'une loi "anti-casseurs" a été retoquée partiellement par le Conseil constitutionnel en 2019. "Les choses ne se font pas dans l'emportement, sous le coup de l'émotion."

Le ministre déplore enfin que 32% des Français "comprennent" ces violences, selon une récente enquête Elabe pour BFMTV. "Je trouve que le chiffre est efffarant (...) Si les 32% voyaient leurs voitures, leurs enfants et eux-même saccagés, [il n'est] pas certain qu'ils cautionneraient la violence."

Article original publié sur BFMTV.com