Éric Dupond-Moretti en a "ras-le-bol" de la "petite musique de la désobéissance civile"
Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a exprimé ce jeudi devant les députés son "ras-le-bol" face à "la petite musique de la désobéissance civile" mise en oeuvre, selon lui, par "l'extrême gauche".
"J'en ai ras-le-bol de cette petite musique de la désobéissance civile. On sait d'où ça vient. C'est revendiqué", affirmé le ministre devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les violences commises lors des manifestations du printemps dernier, notamment à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
"On a le droit, disent certains, quand on est porteur d'une 'cause légitime', de ne plus obéir à la loi. C'est infernal", a estimé Éric Dupond-Moretti. "Rien n'est plus liberticide", a-t-il ajouté.
"La liberté, c'est l'obéissance à la loi commune"
Le droit à la désobéissance civile est notamment revendiqué par le collectif écologiste Les Soulèvements de la terre (SLT) dont la dissolution, décrétée par le gouvernement, a été suspendue récemment par le Conseil d'Etat. "La liberté c'est l'obéissance à la loi commune", a rappelé le ministre en citant Jean-Jacques Rousseau.
"Quand on n'est pas content de l'inaction gouvernementale en matière d'écologie, on peut aller fracasser des oeuvres d'art ?", s'est-il interrogé.
Il a évoqué des "hordes de types qui ne respectent rien" qui ont "traversé l'Europe" pour aller manifester à Sainte-Soline. "Je suis très choqué par ça", a-t-il insisté avant d'évoquer le récent incendie du tribunal d'Aurillac par des manifestants.
"Tous ensemble, si on est respectueux de notre démocratie, on doit s'interdire ce laissez-faire, cette scandaleuse musique disant: 'Mais vous avez raison, allez-y, fracassez tout, vous avez le droit'", a-t-il poursuivi. "Il y a des incendiaires dans le monde politique", a dénoncé le garde des Sceaux.
Quand un député du Rassemblement national (RN) lui a demandé de préciser qui il visait, le ministre a répondu "l'extrême gauche". "Aux gens qui pensent que nous avons basculé dans le liberticide, je les invite à faire un petit tour à l'étranger. Faut arrêter de raconter ces salades (...) Faut arrêter de raconter ces conneries. C'est insupportable", s'est-il indigné.