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Éric Dupond-Moretti, le procureur général et son « amie intime »

La deuxième journée d'audience du procès d'Éric Dupond-Moretti était consacré à son interrogatoire.  - Credit:BERTRAND GUAY / AFP
La deuxième journée d'audience du procès d'Éric Dupond-Moretti était consacré à son interrogatoire. - Credit:BERTRAND GUAY / AFP

Que l'on soit admiratif ou totalement allergique au personnage, il y a un fait qu'il est difficile de contester à Éric Dupond-Moretti : celui d'avoir été un bon avocat. En vingt-six ans de carrière, le pénaliste lillois a plaidé des centaines de fois, souvent avec succès, au point d'hériter du surnom d'« Acquittator ». Mais aujourd'hui, c'est sa cause que le garde des Sceaux en exercice doit défendre, qui plus est devant les élus de la nation.
Compétente pour juger des crimes et délits commis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions, la Cour de justice de la République, devant laquelle il comparait pour prise illégale d'intérêt, est composée de six députés et autant de sénateurs, siégeant en robe aux côtés de trois magistrats professionnels. Le cordonnier n'est pas toujours le mieux chaussé et plaider pro domo n'est pas un exercice facile, même pour un ancien ténor.

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Il est midi passé, Éric Dupond-Moretti est sur le gril depuis plus de trois heures, puisque cette deuxième journée d'audience est consacrée à son « interrogatoire ». Il a usé de toute sa rhétorique, mobilisé toute sa pugnacité pour tenter de convaincre la cour que les affaires qu'on lui reproche – l'ouverture d'enquêtes administratives contre des magistrats contre lesquels il avait ferraillé dans son ancienne vie d'avocat – étaient devenues « le cadet de ses soucis », face à « l'honneur écrasant » que « le président de la Républiqu [...] Lire la suite