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Éric Dupond-Moretti chahuté par les députés pour sa première à l'Assemblée

Emprunté et hésitant, le nouveau garde des Sceaux a connu un baptême du feu mouvementé face à des députés qui ont multiplié les invectives lors de son intervention.

"On n’est pas au spectacle et je vais répondre à la question que me pose monsieur le député." La teneur de cette phrase inaugurale prononcée par Éric Dupond-Moretti laissait présager du caractère chaotique de sa première prise de parole devant l'Assemblée nationale. Pour son entrée dans l'arène des questions au gouvernement, le nouveau garde des Sceaux a été chahuté par les parlementaires.

"Vous me jugerez que ce que j’ai fait, quand je l’aurais fait"

Interrogé par le député LR Antoine Savignat quant à ses propos tenus il y a quelques années, dans lesquels il assurait qu'il ne voudrait jamais occuper le poste de ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a rétorqué que "quand on est avocat pénaliste, on n'a pas la même parole que quand on représente l'État".

"C’est vrai qu’à un moment j’ai dit que je n’accepterais pas cette tâche, il doit y avoir une dizaine ou une quinzaine d’années", a-t-il ensuite tenté de se justifier, avant d'être coupé par plusieurs invectives de l'opposition. "C’est déjà compliqué pour moi, c’est une première", a-t-il alors admis, dans un appel au calme.

Faisant fi des rappels du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, les cris des députés se sont poursuivis durant de longues secondes, laissant silencieux l'ancien avocat, le regard noir, fixé sur son auditoire.

"Monsieur le député j’ai un sens aigu du contradictoire, j’aimerais que vous me laissiez m’exprimer. On ne juge pas les hommes sur des a priori, vous me jugerez que ce que j’ai fait, quand je l’aurais fait", a-t-il repris.

"On souffre en silence"

Malgré cette contre-attaque, Eric Dupond-Moretti a semblé emprunté et hésitant pour sa première prise de parole, et les attaques verbales auxquelles il a dû faire face.

"Quand on est au café du commerce on ne s’exprime pas comme quand on est avocat. Quand on est avocat, on ne s’exprime pas comme quand on est ministre. Au café je ne porte pas de cravate, à l’Assemblée j’en mets une", a-t-il encore lancé.

Face au bruit ambiant, ce dernier s'est alors retourné vers Richard Ferrand afin de savoir si ces interruptions étaient décomptées de son temps de parole. "Non, on souffre en silence", s'est-il entendu répondre.

En guise de conclusion, Eric Dupond-Moretti a tenu à passer un message d'union.

"Ma parole celle d’un homme libre, celle d’un ministre de ce gouvernement. Je remercier le président de la République et le Premier ministre de leur confiance Je veux travailler avec vous tous, députés de la majorité et de l'opposition. Je sais que c'est possible."

Article original publié sur BFMTV.com

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