Éric Dupond-Moretti à Jean Castex : « Je suis dans la nasse ! »
Un ancien Premier ministre à la barre, témoin d'un procès intenté à l'un de ses anciens ministres, toujours en exercice : l'ancien palais de l'île de la Cité, qui en a pourtant vu d'autres, n'avait jamais connu pareille situation. Celle-ci s'est jouée vendredi matin, devant la Cour de justice de la République (CJR) où comparaît depuis cinq jours Éric Dupond-Moretti.
Le garde des Sceaux y est poursuivi pour avoir ordonné une enquête administrative contre des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir, dans son ancienne vie d'avocat, dans un souci de « vindicte », faits constitutifs, selon l'accusation, du délit de « prise illégale d'intérêts ». Il encourt cinq ans d'emprisonnement mais cette perspective est purement théorique : Éric Dupond-Moretti joue surtout ici son avenir politique. Une condamnation, même symbolique, le conduirait immanquablement vers la sortie du gouvernement.
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« Monsieur l'huissier, faites entrer le prochain témoin », ordonne le président, Dominique Pauthe. Le témoin en question pénètre d'un pas assuré dans la salle d'audience, qu'il scanne en pivotant sur lui-même. Il lance un « Je le jure ! » tonitruant, quand il lui est demandé de prêter serment. Et décline son identité : « Castex, Jean, né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac (Gers), actuellement président-directeur général du groupe RATP. » Puis il se lance.
D'emblée, il précise qu'il « n'est pas l'avocat de M. Dupond-Moretti [...] Lire la suite