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Une équipe française perce le mystère des troubles obsessionnels compulsifs

ssharpshutter/Shutterstock.com
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Vérifier que les lumières sont éteintes, ou que les fenêtres soient bien fermées. En étudiant le cerveau de primates, une équipe française a découvert les mécanismes cérébraux activés lorsqu’on contrôle quelque chose. Voilà qui ouvre de nouvelles pistes pour traiter les TOC, troubles caractérisés par une survérification compulsive.

Qui n’a jamais observé l’heure de façon compulsive à l’approche d’un rendez-vous ? Mais quels circuits mobilisent notre cerveau pour lancer ces vérifications ? Si des études suspectaient fortement l’implication du cortex frontal, les régions précises impliquées restaient jusqu’ici mystérieuses. Une équipe de l’INSERM vient peut-être de percer le mystère.

Son étude a porté sur des macaques équipés d’électrodes enregistrant l’activité de leur cortex frontal. « Plus précisément, nous avons enregistré l’activité de 411 neurones dans deux régions du cortex frontal, connues pour leur implication dans la prise de décision », expliquent les scientifiques de l’Université Claude Bernard à Lyon. « Le cortex cingulaire moyen et le cortex préfrontal latéral ».

Ils se sont appuyés sur un test offrant deux options aux singes : soit effectuer une tâche de mémorisation visuelle, soit – avant d’effectuer cette tâche – vérifier une jauge leur permettant de récupérer une récompense (du jus de fruit) à chaque bonne réponse.

Un espoir contre les TOC ?

Résultat, « lorsque les macaques vérifient le niveau de la jauge, cela active d’abord les neurones du cortex cingulaire moyen, et ensuite seulement, ceux du cortex préfrontal latéral ». Par ailleurs, ces voies neuronales de la vérification sont différentes de celles impliquées dans d’autres types de décisions.

Pour les auteurs, « un dérèglement de cette mécanique cérébrale pourrait expliquer les vérifications à répétition des patients atteints de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ». D’ailleurs aux Etats-Unis, les médecins tentent déjà de traiter les TOC en détruisant certaines parties du cortex cingulaire des patients avec des électrodes. « Toutefois, cette technique d’électrocoagulation ne serait efficace que chez 30% à 40% des patients résistants aux autres traitements disponibles. »

Prochaine étape, identifier précisément les zones du cortex cingulaire impliquées dans les TOC chez l’Homme, sur une vingtaine de volontaires. Puis évaluer l’impact d’une altération de ce cortex chez des macaques. Les résultats sont attendus pour 2017/2018.