Une épouse de jihadiste expulsée de Turquie avec ses trois enfants et mise en examen à Paris

Cette femme a été mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placée en détention provisoire, selon une source judiciaire.

Une épouse de jihadiste, qui s'était échappée d'un camp en Syrie avec ses trois enfants, a été expulsée mardi de Turquie vers Paris où elle a été mise en examen par un juge antiterroriste et écrouée, a appris l'AFP de sources concordantes. Cette femme a été mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placée en détention provisoire, selon une source judiciaire. Ses trois enfants ont été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. Selon une source proche du dossier, cette femme, née en 1989, était visée par un mandat d'arrêt, ce qui explique qu'elle ait été présentée directement à un juge d'instruction.

"C'est la première personne qui vient de revenir du camp d'Al Hol" géré par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, dont elle a pu s'échapper, a affirmé à l'AFP son avocat, Me Nabil Boudi. "La prise en charge s'est très bien déroulée tant par les services judiciaires que par l'Aide sociale à l'enfance", a-t-il ajouté, estimant que cela montrait que la France était "en capacité d'accueillir les femmes et les enfants qui sont dans les camps" de Syrie. Ankara a commencé début novembre à renvoyer vers leurs pays les jihadistes étrangers détenus sur son sol, affirmant son refus d'"être un hôtel pour les membres de Daech", acronyme arabe de l'Etat islamique (EI).

450 ressortissants français affiliés à l'EI en Syrie

En France, les expulsions menées par la Turquie s'inscrivent dans le "protocole de Cazeneuve", du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur socialiste (2014-2016). Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie soient immédiatement interceptés à leur retour. En décembre, quatre femmes et sept enfants(...)


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