Énergie: Emmanuelle Wargon à la tête de la CRE malgré l'opposition d'une majorité de parlementaires
Députés et sénateurs se sont majoritairement exprimés ce mercredi contre l'arrivée de l'ancienne ministre Emmanuelle Wargon à la tête de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) mais n'ont pas réuni la majorité qualifiée nécessaire pour faire dérailler cette nomination souhaitée par l'Élysée.
Emmanuelle Wargon a recueilli 43 voix pour et 48 contre sa nomination au sein des deux chambres, selon un décompte transmis par les services du Sénat.
Sauf que, selon la constitution, les parlementaires doivent toutefois réunir "au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés" pour s'opposer à une nomination proposée par le président. Dans le détail, la candidate a réuni au Sénat 13 voix pour, 20 voix contre et 1 bulletin blanc. À l'Assemblée, son nom a recueilli 30 voix pour, 28 voix contre et 2 abstentions.
"J'ai tourné une page"
Emmanuelle Wargon avait été proposée en juillet par l'Élysée pour présider la CRE, l'autorité indépendante chargée de garantir le bon fonctionnement des marchés français de l'énergie "au bénéfice du consommateur", une mission d'autant plus importante actuellement avec la crise sur les marchés internationaux.
Emmanuelle Wargon, 51 ans, a été pendant le dernier quinquennat secrétaire d'Etat à l'Ecologie (2018-2020), puis ministre du Logement (2020-2022). Candidate aux législatives dans le Val-de-Marne en juin dernier, elle avait été battue au premier tour. Elle doit succéder à la tête de la CRE à Jean-François Carenco, nommé ministre délégué à l'Outre-mer.
Auditionnée ce mercredi matin par les parlementaires, elle les a assurés de son indépendance. "J'ai tourné une page, je me suis engagé politiquement, cet engagement prend fin avec cette nomination", a dit Emmanuelle Wargon, qui dit vouloir diriger la CRE "en toute liberté".