Émeutes en Nouvelle-Calédonie: LR et RN appellent à l'instauration de l'état d'urgence, LFI au retrait du texte
Montrer les muscles à Nouméa ou retirer le texte pour recréer le dialogue? Tandis que deux personnes sont mortes dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai et des centaines d'autres blessées en Nouvelle-Calédonie depuis le début des violences suscitées par une réforme votée par l'Assemblée nationale mais rejetée par les indépendantistes, LR et RN appellent à l'état d'urgence.
"La gravité des violences qui se déroulent en Nouvelle-Calédonie nécessite la proclamation de l’état d’urgence", a écrit Marine Le Pen sur X (ex-Twitter).
"Il en va de la sécurité des personnes, plusieurs morts étant déjà à déplorer mais aussi des biens, notamment du tissu économique de l’île, lourdement dégradé lors des émeutes", a-t-elle ajouté.
État d'urgence et mobilisation de l'armée
Une heure plus tôt, le chef des Républicains Éric Ciotti publiait un communiqué appelant le gouvernement "au devoir impératif d'agir", de déclencher l'état d'urgence et de "mobiliser l'armée"
"La Nouvelle Calédonie ne doit pas être abandonnée au chaos de la guerre civile" peut-on lire dans ce communiqué.
"Les voies du dialogue et de l'apaisement sont toujours possibles, mais ne peuvent être envisagées qu'à condition d'un retour rapide de l'ordre", déclare également le parti conservateur.
LFI appelle au dialogue et au retrait du texte
Cette voie du dialogue, c'est celle, prioritaire, à laquelle ont appelé en coeur les figures de La France Insoumise ce mercredi 15 mai. Ils réclament également le retrait du projet de loi constitutionnel.
Sur X, Jean-Luc Mélenchon exprime sa tristesse et conjure l'Élysée à choisir la conciliation.
"Président Macron, il est temps de faire les gestes qui apaisent", a-t-il déclaré, regrettant l'effondrement de "40 ans d'effort de paix et de volonté de décolonisation pacifique".
"Hier soir, avec mes camarades du groupe, nous avons demandé en vain le retrait du texte sur Nouvelle Calédonie", a déploré Alexis Corbière sur X.
"Grande tristesse d’entendre, 40 ans après, que la mort a de nouveau sévi en Nouvelle-Calédonie. Les premiers responsables de ces événements dramatiques sont ceux qui ont décidé du passage en force que constitue le projet de loi constitutionnel, véritable rupture avec le processus ouvert par les accords de Nouméa. L’exécutif doit retirer en urgence ce texte et réouvrir le dialogue", a déclaré Éric Coquerel.
Emmanuel Macron qui condamne des violences "indignes" et appelle au calme, a convoqué ce mercredi matin un Conseil de défense et de sécurité nationale après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, a annoncé l'Élysée.
Par conséquent, le chef de l'État a annulé son déplacement du jour à Fécamp (Seine-Maritime), où il devait inaugurer un parc d'éoliennes en mer. Le Conseil des ministres, prévu initialement dans la matinée, est lui décalé à mercredi après-midi.