Émeutes au Royaume-Uni: Emmanuel Macron apporte "son plein soutien au Premier ministre britannique"
Le président français Emmanuel Macron a apporté ce vendredi 9 août "son plein soutien" au Premier ministre britannique Keir Starmer après les violences qui se sont multipliées au Royaume-Uni depuis l'attaque au couteau mortelle survenue le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre.
"Le chef de l'État français a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et à tout le peuple britannique" et "condamné avec fermeté la violence et le désordre" lors d'un entretien téléphonique avec Keir Starmer, a indiqué l'Élysée.
Des premières condamnations
Après les casseurs, la justice britannique a commencé vendredi à condamner sévèrement ceux qui sont accusés d'avoir attisé en ligne les émeutes d'extrême droite de ces derniers jours au Royaume-Uni, où les autorités restent en état d'alerte avant le week-end.
Jordan Parlour, 28 ans a été condamné à 20 mois de prison, dont au moins la moitié devront être purgés en détention, pour incitation à la haine raciale en raison de messages sur Facebook appelant à s'en prendre à un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile.
Sa condamnation est la première du genre depuis le début des violences racistes intervenues depuis le meurtre de trois fillettes le 29 juillet, sur fond de rumeurs en ligne sur le profil du suspect. Dénoncé par Elon Musk comme rappelant "l'Union soviétique", son cas a été mis en avant par les autorités comme un symbole de leur détermination à inclure internautes et plateformes numériques dans leur réponse judiciaire aux événements.
Quelques instants plus tard, un homme de 26 ans, père de trois enfants, a été condamné encore plus sévèrement à trois ans et deux mois de prison ferme pour avoir appelé, lui aussi sur les réseaux sociaux, à incendier des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.
Malgré des incidents résiduels en Irlande du Nord jeudi soir, le reste du pays n'a pas connu de nouvelle éruption de violence depuis mardi, et mercredi des milliers de personnes se sont mobilisées pacifiquement dans les rues de plusieurs villes contre le racisme et l'islamophobie.
Environ un millier de personnes, parfois munis de pancartes "les fascistes dehors" ont fait de même vendredi dans la capitale nord-irlandaise, dans une atmosphère détendue.
Portant une ombre sur ces contre-manifestations, un élu local travailliste suspendu par le parti, filmé en train d'appeler "couper la gorge des fascistes" dans un rassemblement à Londres mercredi soir, a été inculpé pour "incitation à des désordres violents", selon le parquet.
À l'approche du week-end, le gouvernement s'inquiète notamment de la reprise du championnat national de football, alors que l'extrême droite a des liens historiques avec les sphères de hooligans.
En déplacement dans un centre de commandement de la police londonienne, vendredi matin, le Premier ministre Keir Starmer a appelé la police, dont des milliers d'agents restent mobilisés, à rester "en état d'alerte".