Émeutes au Royaume-Uni : les avocats spécialistes de l’immigration nouvelle cible des émeutiers
ROYAUME-UNI - Les avocats spécialistes de l’immigration en danger au Royaume-Uni ? Alors que la situation est toujours très tendue dans le pays après les violentes émeutes d’extrême droite en réaction à l’attaque au couteau à Southport, la police est sur le qui-vive. Les appels à manifester ce mercredi 7 août se sont multipliés, notamment devant des centres ou cabinets d’avocats apportant une assistance juridique aux immigrés et demandeurs d’asile.
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Selon The Guardian, la Law Society et l’Immigration Law Practitioners’ Association (ILPA) ont déclaré que leurs membres étaient en danger. Ils évoquent la diffusion sur Télégram d’une liste de 60 centres de conseil en immigration, avec un message suggérant qu’ils devraient être la cible de manifestations mercredi.
Plus d’une semaine après le début de violences en réaction au meurtre de trois fillettes, plusieurs grands avocats britanniques ont déclaré qu’au fil des ans, la rhétorique politique des leaders conservateurs, a participé à la diabolisation des « avocats de gauche » travaillant sur des dossiers d’asile.
Une « attaque directe » contre les « valeurs démocratiques »
Jusqu’à présent, les violences ont surtout visé des mosquées, des bâtiments communautaires, bibliothèques, hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et des magasins. Mais ce mercredi, les médias évoquent une trentaine d’appels à des rassemblements devant des centres ou cabinets d’avocats.
La Law Society of England and Wales a dénoncé « une attaque directe » contre la profession qu’elle représente et contre les « valeurs démocratiques », tandis que la ministre de la Justice, Shabana Mahmood, a dénoncé des menaces « inacceptables » sur les avocats.
Elle a averti ceux qui prendraient part à de telles actions qu’ils « rejoindraient les centaines d’autres qui ont déjà été arrêtés par la police pendant la dernière semaine ».
Environ 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts et une centaine de personnes ont été inculpées. Des poursuites pour terrorisme sont même envisagées.
À l’issue d’une nouvelle réunion de crise mardi soir, le Premier ministre Keir Stramer, ancien chef du parquet en Angleterre et au Pays de Galles, a affirmé qu’il s’attendait à des peines « lourdes » pour les émeutiers et a assuré que sa priorité était que la sécurité de la population soit assurée.
Tensions et craintes sont telles que dans le nord de l’Angleterre la police a pris les devants et indiqué qu’un lieu ciblé par un appel à manifester correspondait en fait au domicile d’une personne âgée.
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