Élisabeth Borne recevra Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, mercredi

Élisabeth Borne va recevoir Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, qui a démissionné après l’incendie de son domicile et des pressions venues de l’extrême droite
Élisabeth Borne va recevoir Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, qui a démissionné après l’incendie de son domicile et des pressions venues de l’extrême droite

POLITIQUE - Mieux vaut tard que jamais ? Élisabeth Borne a affirmé au JDD qu’elle rencontrerait mercredi 17 mai le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez (DVD), qui a démissionné après avoir été visé par un incendie criminel et des menaces de l’extrême droite.

« Je rencontrerai mercredi prochain le maire de Saint-Brévin », a affirmé la Première ministre, qui avait déjà proposé au maire de le recevoir mais sans donner de date. « Si nous avons été insuffisamment réactifs, nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus face à la montée des violences », a affirmé Élisabeth Borne.

Le domicile de Yannick Morez avait été incendié en mars, en lien avec le déménagement vivement contesté près d’une école maternelle d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) existant depuis 2016 dans cette commune de Loire-Atlantique.

Le maire a déploré un « manque de soutien de l’État » au moment de sa démission. Mais cette accusation est rejetée par la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure. « Nous considérons que l’État a véritablement été à la hauteur, de par la présence, la réponse aux questions », a-t-elle répliqué sur RMC samedi, tout en reconnaissant qu’il était toujours possible de « faire mieux ».

Quelques heures plus tard, le maire démissionnaire lui a répondu via un communiqué et a maintenu ses propos : « Non, Madame la Ministre, l’État ne s’est pas tenu à mes côtés », a déploré Yannick Morez. « Après l’attaque perpétrée contre mon domicile, j’ai écrit au sous-préfet (...) demandant le déploiement d’une protection renforcée pour me protéger, moi et ma famille », explique le maire de Saint-Brévin dans son communiqué. « Le sous-préfet m’a répondu le 13 avril (...) m’indiquant qu’une évaluation des risques allait être menée », puis après une « relance par mail le 25 avril (...) il m’a été répondu (...) que cette évaluation des risques était toujours en cours. Elle l’est encore », regrette-t-il plus loin.

Il réfute également les déclarations du préfet de région selon qui des « réunions publiques » ont été organisées sur le déplacement du CADA. « L’État n’a jamais souhaité communiquer sur ce projet, qui dépend pourtant de sa compétence. C’est donc la ville qui l’a annoncé (septembre 2021), communiqué, porté, défendu », dénonce Yannick Morez.

Lancement d’un centre d’analyse et de lutte des atteintes aux élus

Jugeant « intolérable » qu’il ait été pris pour cible de ces attaques, Élisabeth Borne a estimé nécessaire d’agir « en amont ». « C’est le sens des propositions que fera la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, la semaine prochaine » en lançant le « Centre d’analyse et de lutte des atteintes aux élus », a-t-elle affirmé.

Cette structure « permettra de mieux coordonner la réponse de l’ensemble des acteurs concernés : police, justice, préfet. Nous allons également renforcer les sanctions contre ceux qui s’en prennent aux élus », a promis la Première ministre.

Mercredi également, soit une semaine exactement après sa démission qui avait créé un électrochoc, Yannick Morez sera auditionné par la commission des lois du Sénat à 11H15.

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