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Élisabeth Borne Première ministre: les coulisses de la nomination d’une favorite

Elisabeth Borne et Emmanuel Macron lors d'une visite au château de Chambord (Loir-et-Cher), le 22 juillet 2020. - Ludovic Marin / AFP
Elisabeth Borne et Emmanuel Macron lors d'une visite au château de Chambord (Loir-et-Cher), le 22 juillet 2020. - Ludovic Marin / AFP

Son nom circulait beaucoup en Macronie ces dernières semaines. La nomination d'Élisabeth Borne au poste de Première ministre sonne pour beaucoup comme une fausse surprise. Si l'arrivée d'une femme à la tête du gouvernement est quasi-inédit en France - seule Edith Cresson avait occupé la fonction jusqu'alors - la ministre du Travail était pressentie dès l'entre-deux-tours comme la prochaine locataire de Matignon.

Une prédiction qui semblait petit à petit se réaliser. Le 28 avril dernier, soit quatre jours après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, Élisabeth Borne avait eu droit à un entretien privé avec le chef de l'État en amont du conseil des ministres.

Reçue tôt par le président, puis silence complet

Un premier pas avant la nomination? Sans doute. Sauf qu'après avoir été reçue par le président, plus rien. "Elle n'a pas eu de son et d'image du président de la République et d'Alexis Kohler (secrétaire général de l'Élysée, NDLR) pendant une semaine", rapporte un conseiller du président à BFMTV.

La semaine dernière, la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion s'est même étonnée auprès de plusieurs ministres de ne pas avoir été de nouveau reçue par Emmanuel Macron.

"Lors du dîner d'adieu, elle a même demandé à plusieurs membres du gouvernement s'ils avaient eu un entretien avec le président", raconte une participante, qui précise que la favorite "a peu apprécié que Bruno Le Maire soit reçu et pas elle". 876450610001_6306285630112

Catherine Vautrin, une prétendante écartée

Une première crainte, à laquelle s'est ajoutée ces derniers jours la rumeur Catherine Vautrin. La présidente du Grand Reims et députée LR faisait désormais figure de favorite le week-end dernier, poussée notamment par l'ex-LR Thierry Solère et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Fin de parcours pour Borne? Pas vraiment. Le profil de Catherine Vautrin, opposante au mariage pour tous et dont le nom figure dans l'affaire Bygmalion, crispe une partie de la majorité, qui lance l'offensive.

"Richard Ferrand est devenu hystérique", raconte-t-on au gouvernement.

Ce n'est que ce week-end que le président a contacté les chefs de la majorité pour avoir leur avis sur sa future Première ministre. Des questions vagues, sans leur demander clairement ce qu'ils pensaient d'Élisabeth Borne.

Un cabinet et un gouvernement à constituer

Le suspense aura finalement pris fin ce lundi midi, soit trois semaines après la victoire d'Emmanuel Macron au second tour. C'est le cabinet d'Élisabeth Borne qui a appris que sa ministre était bien la future cheffe de gouvernement. La suite, elle, a fait l'actualité de ce lundi après-midi. Élisabeth Borne travaille à la fois sur la composition du gouvernement qu'elle entend porter notamment lors des législatives de juin, mais aussi - et avant tout - sur la composition de son cabinet.

Alors qu'Aurélien Rousseau, ex-directeur de l'ARS Île-de-France, a été repéré ce lundi soir à Matignon, le nom de Pierre André Imbert est également cité pour la direction du cabinet de la Première ministre. Ce dernier n'est autre que l'actuel secrétaire général adjoint à la présidence de la République. Comme un bout de l'Élysée à Matignon.

Article original publié sur BFMTV.com