Élections en Turquie : l'inconnue du vote kurde
Représentant de 11 % à 13 % des intentions de vote, l’électorat kurde n’est pas qualifié de « faiseur de roi » à chaque scrutin pour rien. Logiquement, les soutiens du parti prokurde HDP, menacé d’interdiction et qui ne présente pas de candidat à cette présidentielle, devraient suivre le mot d’ordre de leur formation et voter pour le challenger Kemal Kiliçdaroglu. Sauf que la coalition d’opposition, qui a obtenu ce précieux soutien du HDP, ne mentionne pas une seule fois le mot « kurde » dans son programme, alors que ce sujet est central dans la vie politique turque, observe Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). De quoi irriter de potentiels électeurs… Impossible de savoir non plus comment se déroulera le scrutin dans les zones touchées par le séisme, dont certaines sont des bastions kurdes, comme Diyarbakir. Recep Tayyip Erdogan, enfin, a toujours pris soin de cajoler la partie très conservatrice de l’électorat kurde, acquise à son parti. Une fraction minoritaire mais non négligeable.