Élections municipales 2026 : ces villes à suivre, où le combat sera rude

Le maire de Marseille Benoît Payan devrait affronter le RN, LR-Renaissance et LFI.
CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Le maire de Marseille Benoît Payan devrait affronter le RN, LR-Renaissance et LFI.

POLITIQUE - Les états-majors des partis commencent à se préparer en coulisses. À un an des élections, la bataille des municipales a déjà commencé. Choix de la tête de liste, stratégie d’alliances, programme électoral… Tout est en train d’être discuté.

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Chaque formation sait qu’elle joue gros. Un bon score aux municipales offrira un élan vers la présidentielle prévue quelques mois plus tard. Avec l’espoir, pour la gauche, de conserver les grandes villes, et pour la droite, d’en décrocher certaines. Quant au RN, il s’agit de s’offrir (enfin) des agglomérations à la hauteur de ses scores nationaux. Tour d’horizon des principales villes à suivre.

Paris, guerre de succession

La première ville de France basculera-t-elle à droite, après vingt-cinq années de règne sans partage pour la gauche ? La capitale concentre toute l’attention. Depuis qu’Anne Hidalgo a officiellement annoncé qu’elle ne rempilerait pas pour un troisième mandat, la liste des prétendants pour la remplacer s’est considérablement allongée. Le Parti socialiste s’offre (pour le moment) le luxe de la division, avec un affrontement entre Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud. À gauche, les candidats déclarés ou ayant l’intention de le faire sont nombreux. Yannick Jadot, Fatoumata Koné (Les Écologistes), Ian Brossat (PCF)… Sans parler du candidat Insoumis, qui pourrait être Sophia Chikirou ou Rodrigo Arenas, tous deux députés parisiens. En face, Rachida Dati entend être le trait d’union entre macronistes et LR. Dans un sondage Ifop pour le Figaro, l’actuelle ministre de la Culture est donnée à 29 %, contre 20 % pour Rémi Féraud, désigné par Anne Hidalgo comme son successeur. Mais c’est sans compter sur une alliance avec les écologistes et les communistes, qui pourrait propulser le candidat de gauche en tête du premier tour. À condition de faire l’union.

Marseille, le péril RN

Le fantôme du RN plane sur la cité phocéenne. À Marseille, la liste de Jordan Bardella est arrivée largement en tête des élections européennes, avec 30 % des voix. Le vote en faveur de l’extrême droite gagne du terrain et le candidat pressenti pour briguer la mairie, l’actuel député RN Franck Allisio, sent qu’il a le vent en poupe, même si l’intéressé devra ménager le très implanté ex-RN Stéphane Ravier, qui lorgne aussi sur l’Hôtel de Ville. Mais dans un récent sondage Ifop pour le JDD, c’est bien Franck Allisio donné deuxième, arrivant juste derrière le maire sortant Benoît Payan. Lequel, ce n’est pas un mystère, entend être candidat à sa réélection, toujours avec le Printemps marseillais. Avec une inconnue : quel score fera La France insoumise, dont le représentant pourrait être le député Sébastien Delogu ? Dans les quartiers populaires de la ville, LFI fait ses meilleures performances à chaque élection.

Toulouse, vers une bascule à gauche ?

Qui pour ravir la mairie à Jean-Luc Moudenc (ex-LR), aux manettes depuis 2014 ? Au-delà des appels à l’unité, la gauche peine à se mettre d’accord sur un nom et un programme communs. En tout état de cause, au moins deux candidatures devraient se faire face : l’une du PS, l’autre de LFI. Côté PS, Carole Delga pourrait annoncer prochainement son intention de se lancer dans la course aux municipales. Quant aux Insoumis, ils devraient être représentés par le député François Piquemal, très implanté dans les quartiers populaires, qui espère élargir l’union aux « écologistes, communistes et “socialistes sincères” ». Jean-Luc Mélenchon, qui réalise à chaque élection de très bons scores (il avait fait 37 % au premier tour de l’élection présidentielle en 2022), sera d’ailleurs dans la préfecture de Haute-Garonne le 31 janvier pour un meeting de lancement de campagne.

Bordeaux, Hurmic dans le viseur

Tous contre Pierre Hurmic ? Alors que l’écologiste avait été élu maire de Bordeaux à la surprise générale en 2020, et réussi l’exploit de faire basculer la ville à gauche après 75 ans de règne de la droite, ses opposants aspirent à faire front. Le Figaro a révélé le 20 janvier que Nicolas Florian (LR) et Thomas Cazenave (Renaissance) sont parvenus à un accord pour ne présenter qu’un candidat dès le premier tour. « Ce sera Hurmic ou nous », disent-ils, convaincus du bien-fondé de leur manœuvre. L’écologiste, discret et peu présent sur la scène nationale, ne manquera pas de brandir son bilan : plantation de milliers d’arbres, création de nouveaux parcs, amélioration de la qualité de l’air, création de voies cyclables… Mais Pierre Hurmic a aussi, et c’était plus inattendu, installé des caméras de vidéosurveillance et décidé d’armer une partie de la police municipale. Sa popularité est au plus haut (61 % selon l’Ifop), loin devant celle des maires de Lyon et de Paris.

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