Élections en Géorgie : l’eurodéputée Nathalie Loiseau témoigne des « fraudes » constatées sur place
INTERNATIONAL - Retour d’expérience. Au lendemain des élections législatives organisées en Géorgie (et considérablement entachées de soupçons de fraudes), l’eurodéputée Renew Nathalie Loiseau a rendu compte sur le réseau social X de ce qu’elle a observé sur place, à l’heure où la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili en appelle au peuple pour contester la « falsification totale » des résultats par le parti prorusse au pouvoir.
Très engagée sur la question des ingérences russes en Europe, l’élue macroniste (ex-présidente de la sous-commission Sécurité et défense et actuellement vice-présidente de la commission parlementaire d’association UE-Géorgie au Parlement européen) dénonce un climat électoral très éloigné des standards démocratiques. « Je reviens de Géorgie où je participais à l’observation des élections. Le moins qu’on puisse dire est que l’intimidation régnait partout, que le parti au pouvoir s’est amplement servi des moyens de l’État pour son avantage », débute Nathalie Loiseau, affirmant avoir « assisté à des fraudes et des violences ».
Je reviens de Géorgie où je participais à l’observation des élections. Le moins qu’on puisse dire est que l’intimidation régnait partout, que le parti au pouvoir s’est amplement servi des moyens de l’Etat pour son avantage, que nous avons assisté à des fraudes et de la violence.… https://t.co/aYRtFtJIwq
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) October 28, 2024
« Quelle liberté y a-t-il quand on reçoit des pressions et que le secret du vote est aléatoire ? Une compétition électorale est-elle équitable quand le parti au pouvoir dispose de l’État et de presque toutes les institutions et monopolise l’espace public ? », interroge ensuite l’ancienne ministre des Affaires européennes proche d’Édouard Philippe, qui juge « impossible de dire quel aurait été le résultat sans les intimidations et les fraudes ». Pour la présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement dirigé par le parti prorusse le Rêve géorgien, ces irrégularités sont pilotés depuis Moscou.
« Guerre hybride »
« Nous sommes témoins et victimes d’une opération russe spéciale, une forme moderne de guerre hybride contre le peuple géorgien » , a-t-elle dénoncé, dans un contexte où le parti au pouvoir est accusé de vouloir opérer un rapprochement entre cette ancienne république soviétique et la Russie, ce qui entraverait considérablement une adhésion à l’Union européenne et à l’Otan. Or ce double objectif est pourtant inscrit dans sa constitution.
Comme à chaque fois en pareille situation, la Russie nie toute implication. « Nous rejetons fermement de telles accusations. Il n’y a eu aucune intervention. Les accusations sont totalement infondées », a répliqué ce lundi 28 octobre le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. À noter côté français que le Kremlin peut compter sur l’eurodéputé RN Thierry Mariani pour prendre sa défense. « Désormais, si vous perdez une élection, dites que c’est la faute des Russes. Cela permettra de légitimer une tentative de coup d’État pour refuser le choix des électeurs », a réagi l’élu lepéniste, avant de livrer une prédiction a minima complotiste : « Soros le prépare et le finance depuis des années, von der Leyen en rêve ! ».
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