Élections au Nigeria : des retards, des violences mais “la peur d’un chaos généralisé sans fondement”
“Le résultat ne peut être déterminé que par Dieu. Quoique Dieu dise, je l’accepte”. Discutant avec les journalistes au moment de déposer son bulletin dans l’urne, Peter Obi, le candidat du parti travailliste, “a choisi d’être philosophe”, commente le Premium Times. “Les Nigérians ont assez souffert et je crois que Dieu entendra leurs cris”, a ajouté l’un des trois favoris de l’élection présidentielle alors que 87 millions de personnes étaient appelées à voter samedi.
M. Orbi dit ne pas avoir observé d’incident au sud-est du pays, dans l’État d’Anambra, dont il a été gouverneur, mais des problèmes ont touché d’autres bureaux de vote. À Lagos, la capitale économique, des “voyous” ont emporté des urnes et menacé un représentant local de la commission électorale, rapporte The Punch.
Le Daily Post mentionne quant à lui l’arrestation d’une dizaine de personnes qui auraient essayé d’acheter des votes dans l’État d’Osun au sud-ouest du pays. La BBC a constaté l’ouverture tardive de multiples bureaux de vote mais aussi des coups de feu tirés par des militants islamistes sur des officiels dans l’État de Borno, au nord-est. CNN évoque des “scènes chaotiques” dans un bureau de la banlieue d’Abuja, la capitale administrative, avec des électeurs dans l’impossibilité de déposer leur bulletin ou obligés de le faire devant un autre votant.
Plus de 450 000 policiers avaient été déployés à travers le pays mais la journée a été “largement paisible”, insiste le Guardian, considérant que “la peur d’un chaos généralisé est apparue sans fondement à la nuit tombée”.
La jeunesse, clé du vote
ll faudra sans doute quelques jours pour connaître le vainqueur, c’est-à-dire celui qui aura obtenu 25 % des voix dans deux tiers des 36 Etats du pays. Un second tour est possible mais peu probable. Ce serait le premier dans l’histoire du Nigeria.
Dix-huit candidats sont en lice pour succéder à Muhammadu Buhari, qui quitte le pouvoir après deux mandats, explique Vox. Trois personnalités se distinguent. Bola Ahmed Tinubu de l’APC et Atiku Abubakar du PDP, les deux principales forces politiques de la plus grosse économie du continent. Les deux hommes, âgés de plus de 70 ans, incarnent l’establishment.