Robert Kennedy Jr, Chase Oliver... qui sont les autres candidats à la présidentielle?
Deux figures monopolisent l'attention médiatique de la campagne présidentielle américaine, ce mardi 5 novembre: Donald Trump et Kamala Harris, les candidats des partis démocrate et républicain. Mais d'autres noms figureront sur les bulletins de vote qui seront dépouillés dans quelques heures.
Si aucun de ces candidats ne peut espérer obtenir les clés de la Maison Blanche, ils sont en mesure de faire pencher la balance, vers Donald Trump ou vers Kamala Harris. Comment? En les privant de voix pouvant être cruciales. Notamment dans les États clés, les "swing states". Le New York Times note que "dans tous les États clés, il y a au moins un candidat tiers ou indépendant en lice pour l’élection présidentielle”.
• Jill Stein, la candidate du Parti vert
Jill Stein, médecin de métier diplômée de Harvard, est la candidate du Parti vert pour l'élection présidentielle américaine dont le mantra est résumé en trois mots "peuple, planète, paix".
Cette femme de 74 ans avait déjà été candidate à la présidence en 2012 et en 2016. Face à Hillary Clinton et Donald Trump, elle n'avait recueilli que 1 % des suffrages en 2016. Mais le New York Times rappelle que "de nombreux démocrates avaient rendu la candidate du Parti vert responsable de leur défaite”. Jill Stein avait en effet remporté 31.072 votes dans le Wisconsin, soit plus que les 22.748 votes d'Hillary Clinton. Ce qui avait permis à Donald Trump de remporter l’État face à la candidate démocrate.
Cette militante écologiste souhaite de fait lutter contre le changement climatique. Elle défend une "charte des droits économiques" qui inclurait l'accès universel aux soins de santé et le droit à l'emploi. Elle est en faveur d’une éducation publique gratuite. Elle veut également défendre l'accès à l'avortement et les droits des transgenres.
Jill Stein est fortement engagée contre la guerre à Gaza et en soutien au peuple palestinien. Elle lutte contre le soutien du président Joe Biden à l'effort de guerre d'Israël. En avril, elle a été arrêtée lors d'une manifestation appelant à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, rappelle CNN. Elle souhaite aussi retirer le soutien américain à l’Ukraine.
Son nom apparaîtra sur les bulletins de 46 des 50 États américains, selon son site de campagne.
• Robert Kennedy Jr, l'indépendant qui soutient Trump
Un temps en lice pour l'investiture du Parti démocrate avant d'y renoncer, Robert F. Kennedy Jr avait pensé rejoindre le Parti libertarien avant de choisir de se présenter sous l’étiquette d’indépendant. En août dernier, le neveu du célèbre président assassiné John F. Kennedy a annoncé suspendre sa course à la Maison Blanche et soutenir Donald Trump.
Il annonçait alors retirer son nom des bulletins de vote dans les États-clés, estimant que sa présence dans la course aiderait Kamala Harris. Seuls deux "swings states" n'ont pas accepté ce retrait tardif: le Michigan et le Wisconsin.
Son nom sera autrement présent sur les bulletins de 31 autres États le 5 novembre prochain, selon CBS News. Et dans ces États, Robert F. Kennedy Jr, a tout de même encouragé les électeurs à voter pour lui.
Cet avocat en droit de l’environnement s'est notamment fait connaître depuis la pandémie de Covid-19 pour sa lutte contres les vaccins, et son attrait pour les théories du complot. Il a depuis été rejeté par une grande partie du clan Kennedy.
Cherchant à séduire tant l'électorat démocrate que républicain mécontent, il souhaite retirer le soutien américain à l'Ukraine et négocier la fin de la guerre. Il a promis, selon CNN, de mettre un terme à "l'épidémie de maladie chronique" ou encore de promulguer une interdiction de lobbying pour cinq ans pour les anciens fonctionnaires du gouvernement. Ce mardi soir, il a écrit sur X: "Si vous voulez me voir à Washington, votez pour le président Trump". Ce dernier a indiqué dans une interview accordée à NBC News que Kennedy jouerait un "rôle important dans l'administration", en cas de victoire.
• Cornel West, un candidat indépendant
Après avoir tenté de bringuer l'investiture du Parti populiste puis du Parti vert, Cornel West, 71 ans, a décidé de se présenter pour la première fois à la Maison Blanche en tant qu'indépendant.
Cet universitaire, qui a enseigné à Harvard et désormais à Princeton, est un spécialiste de la question raciale aux États-Unis. Il se définit comme un "socialiste non marxiste" et a soutenu les primaires présidentielles démocrates du sénateur Bernie Sanders en 2016 et 2020.
Cornel West voudrait un cessez-le-feu permanent à Gaza et le retrait israélien du territoire palestinien. Il a également déclaré qu'il couperait toute aide américaine à l'Ukraine et aimerait la fin de l'Otan. Il veut des soins de santé gratuits pour tous les résidents américains ou encore souhaite arrêter les projets de location de pétrole et de gaz sur les terres fédérales.
• Chase Oliver du Parti libértarien
Chase Oliver, 39 ans, a été investi par le Parti libertarien en mai dernier. Cet ancien du Parti démocrate a commencé à s'engager dans la politique en affichant son opposition à la guerre en Irak au début des années 2000. Celui qui a rejoint le Parti libertarien en 2010 se définit comme pro-armes. Il veut retirer les États-Unis de tout conflit à l'étranger, et ainsi réduire le soutien à l'Ukraine et à Israël. Il souhaite décriminaliser la consommation et la possession de drogues et veut simplifier le processus d'obtention de la citoyenneté des immigrants.
Chase Oliver souhaite mettre un terme au système des deux partis dans la politique américaine et juge sur un autre sujet que le dérèglement climatique se résoudra grâce à la loi du marché.
• Randall Terry, Peter Sonski...
D'autres candidats apparaîtront sur les bulletins de vote dans certains États comme Randall Terry du Parti de la Constitution. Cet homme de 65 ans est une figure anti-avortement aux États-Unis. Peter Sonski, candidat du Parti de la solidarité américaine est également en lice. Il se veut défenseur de la famille et lutte aussi contre l'avortement. Michael Wood du Parti de la prohibition brigue également la présidentielle.