Élection américaine: sondages, enthousiasme... Comment la candidature de Kamala Harris relance la présidentielle

Le camp démocrate en pleine "Kamalamania". La convention qui s'est ouverte lundi 19 août à Chicago confirme la ferveur qui s'est emparée des rangs du parti depuis que Kamala Harris a remplacé Joe Biden dans la course à la Maison Blanche.

Ce mardi 20 août, la vice-présidente a été adoubée par le couple Barack et Michelle Obama, toujours très influent au sein du parti. "Yes she can!" (oui elle le peut!), a lancé l'ancien président, en référence à son slogan de campagne de 2008. Un mantra repris en chœur par la foule de militants et délégués rassemblés dans l'enceinte du United Center.

La vice-présidente, qui acceptera formellement l'investiture ce jeudi, a rebattu les cartes de la campagne et relancé l'intérêt d'Américains qui s'attendaient à un remake du duel de 2020 entre Joe Biden et Donald Trump.

Les démocrates font bloc derrière Harris

Depuis le retrait choc du président démocrate, inédit dans l'histoire récente américaine, l'excitation n'est pas retombée. La candidature de Kamala Harris alimente un engouement que certains militants interrogés par BFMTV disent n'avoir pas observé depuis la campagne de Barack Obama. L'élection d'une femme, qui plus est noire, à la tête des États-Unis serait une première dans l'histoire du pays.

Alors que Joe Biden peinait à mobiliser son camp, Kamala Harris a vu les ténors du parti faire bloc derrière elle et les donateurs affluer. La démocrate est aussi parvenue à mobiliser la jeunesse, peu enthousiasmée par la candidature du président octogénaire. Sur les réseaux sociaux, les symboles (comme l'émoji cocotier), vidéos ou expressions (comme "brat") liées à la candidate ont connu un succès fulgurant.

Le choix de son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, n'a fait qu'accélerer sa campagne. Ce passionné de chasse, ancien coach de football américain et ancien membre de la Garde nationale, est vu par le parti démocrate comme capable de séduire l'Amérique rurale. C'est lui qui a popularisé le qualificatif "weird" (bizarre) pour désigner Donald Trump et son colistier J.D. Vance.

Bonne dynamique dans les États clés

Outre le cercle militant démocrate, Kamala Harris semble convaincre de plus en plus d'électeurs américains. Selon l'agréagateur de sondages 538, la démocrate devance d'environ 3 points son rival républicain Donald Trump. Si le résultat s'annonce toujours serré, la courbe de Kamala Harris est en progression tandis que celle de Donald Trump stagne.

Plus intéressant encore pour les démocrates, Kamala Harris améliore son score dans les États clés (swing states) à même de faire basculer le scrutin en novembre. Un sondage publié par le New York Times le 12 août la donne ainsi gagnante de quatre points dans le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, où Joe Biden était à la traîne.

Une nouvelle enquête d'opinion publiée le 17 août montre également Kamala Harris en tête en Arizona et en Caroline du Nord, et proche de son opposant en Géorgie et dans le Nevada.

Le scénario d'une défaite humiliante en novembre s'éloigne pour les démocrates, même si ses cadres insistent pour dire que rien n'est encore joué. Reste à savoir si la bonne dynamique de Kamala Harris va survivre aux trois mois de campagne qui la séparent du scrutin. Sa performance au débat prévu contre Donald Trump le 10 septembre pourrait être déterminante.

Article original publié sur BFMTV.com