Élection américaine: la républicaine Liz Cheney annonce son soutien à Kamala Harris
Nouveau coup dur pour le parti républicain. Liz Cheney, ancienne numéro trois du parti républicain et ex-membre du Congrès, a déclaré, ce mercredi 4 septembre, qu’elle voterait pour la démocrate Kamala Harris à l’élection présidentielle américaine de novembre.
"En tant que conservatrice, en tant que personne qui croit et se soucie de la Constitution, j'ai beaucoup réfléchi à cette question", a-t-elle déclaré lors d'un discours à l'Université Duke en Caroline du Nord, rapporte le Washington Post.
"Et en raison du danger que représente Donald Trump, non seulement je ne voterai pas pour (lui), mais je voterai pour Kamala Harris", a affirmé Liz Cheney.
En soutenant publiquement la candidate démocrate, l'ancienne élue du Wyoming, État très conservateur, met définitivement un terme aux liens qui l'unissent avec son parti, s'inscrivant ainsi sur la longue liste des républicains qui se sont prononcés en défaveur de Donald Trump.
Une anti-Trump
Au cours de son mandat à la Chambre des représentants de 2017 à 2023, Liz Cheney s'est imposée comme une des figures contestataires de Donald Trump, après l’avoir soutenu à l’élection présidentielle de 2016 contre Hillary Clinton.
En 2021, elle a été notamment la vice-présidente de la commission d'enquête de la Chambre sur l'assaut du Capitole du 6 janvier et s'est prononcée en faveur de la destitution de Trump, affirmant à l’époque qu’"il n’y a jamais eu de plus grande trahison de la part d’un président des États-Unis envers sa fonction et son serment à la Constitution".
Avant d'exhorter ses partisans à marcher vers le Capitole, Donald Trump avait quant à lui déclaré dans son discours à propos de Cheney: "Nous devons nous débarrasser des membres faibles du Congrès, de ceux qui ne sont pas bons, les Liz Cheney de ce monde".
Après ce désaveu, Liz Cheney a été évincée par les membres de son parti de la primaire républicaine du Wyoming, empêchant ainsi sa réélection à la Chambre des représentants.
Fracture du camp républicain
Fille de Dick Cheney, vice-président américain sous George W. Bush (2001 à 2009), Liz Cheney, 58 ans, s'inscrit dans un large mouvement de constestation anti-Trump mené par des fortes têtes du parti républicain.
Sa récente déclaration en faveur de Kamala Harris fait suite à la publication, la semaine dernière, d'une lettre ouverte signée par plus de 200 républicains, ayant travaillé pour les sénateurs John McCain et Mitt Romney, qui ont annoncé soutenir la candidate démocrate à l'élection présidentielle.
Parmi les personnalités républicaines hostiles au milliardaire républicain Dolnad Trump, figurent les anciens représentants Adam Kinzinger et Denver Riggleman. Plus récemment, le fils de l'ancien candidat républicain à la présidentielle de 2008 et défunt sénateur John McCain, Jimmy McCain, a assuré à la chaîne américaine CNN ce mardi 3 septembre qu'il voterait aussi pour la candidate démocrate Kamala Harris.
"Je ne crois pas que nous ayons le luxe d'inscrire des noms de candidats sur les bulletins de vote, particulièrement dans les États-clés", a déclaré Liz Cheney, ce mercredi. L'élue républicaine fait en effet référence aux électeurs américains qui peuvent parfois inscrire sur leur bulletin le nom d’une autre personne que les candidats officiellement inscrits.
Les swing states ("États pivots" ou "États-clés" ndlr), comme la Caroline du Nord, sont au cœur de toutes les stratégies électorales des présidentielles américaines. Dans le cadre du scrutin de 2024, les sondages américains présidaient en début d'année une victoire écrasante de Donald Trump dans cet État, avant une remontée remarquable en faveur de Kamala Harris à partir de la mi-août, indique le think tank Cook Political Report.