Élection américaine : Mélenchon explique pourquoi Harris n’aurait pas inévitablement son vote
Dans une vidéo publiée sur YouTube, le leader insoumis juge que les deux candidats sont très proches. À une « différence fondamentale » près.
POLITIQUE - Alors que les citoyens américains retiennent leur souffle en attendant de savoir qui de Kamala Harris ou Donald Trump sortira victorieux de l’élection présidentielle qui s’ouvre ce mardi 5 novembre, les responsables politiques français livrent, çà et là, leur vision de la bataille électorale qui se joue de l’autre côté de l’Atlantique.
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Tandis que le RN est beaucoup moins prompt qu’en 2016 à soutenir le candidat national populiste et qu’une certaine indifférence a gagné nombre d’élus français, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon a consacré ce mardi 5 novembre une importante partie de sa dernière vidéo à la succession de Joe Biden. Et pour le fondateur de LFI, Kamala Harris et Donald Trump partagent bien des points communs, étant « similaires mais pas identiques ».
Le triple candidat à la présidentielle en veut pour preuve le fait que, selon lui, les deux candidats « couvrent le génocide » à Gaza, « sont d’accord sur le capitalisme » ou « sur le fait qu’il ne faut pas taxer les superbénéfices » ainsi que de « ne rien faire dans le domaine de la santé publique ». Ce qui est plutôt inexact, au regard par exemple du programme de la candidate démocrate, qui entend renforcer la Sécurité sociale et le programme « Medicare » en faisant contribuer les plus riches, millionnaires et milliardaires afin d’éponger les milliards de dette accumulés par le système.
Vote utile
Pour autant, « le moindre mal c’est toujours le mal », affirme-t-il, tout en décelant « une différence fondamentale » entre les deux concurrents à la présidence des États-Unis. « M. Trump est contre le droit à l’IVG, c’est-à-dire à l’interruption volontaire de grossesse, et Mme Kamala Harris défend cette idée », observe Jean-Luc Mélenchon, insistant sur la « différence de fond » que constitue un tel désaccord sur le sujet. Raison pour laquelle le leader insoumis, s’il votait dans un « swing state » — ces États pivots dont les scores sont déterminants dans la course à la Maison Blanche — voterait pour Kamala Harris.
Une sorte de vote utile qui ne signifie pas adhésion pour Jean-Luc Mélenchon. Et pour cause, dans le cas où il aurait à choisir dans un État où l’issue ne provoque aucun suspense, il voterait pour l’écologiste Jill Stein, dont il juge les positions « extrêmement proches des insoumis », notamment à l’égard d’Israël qu’elle accuse, comme la formation de gauche radicale en France, de commettre un « génocide » à Gaza.
En 2016, la candidate du Green Party, qui s’affiche avec un keffieh, avait réuni 1 % des voix. Pour cette élection, ses bulletins seront présents dans près de 40 États, ce qui fait craindre côté démocrate un possible éparpillement des voix qui pourrait être fatal à Kamala Harris dans un contexte électoral particulièrement serré.
Une inquiétude qui est partagée en Europe, puisque les partis écologistes européens ont appelé Jill Stein à retirer sa candidature au profit de la candidate démocrate. Ce qui a fait grincer Jean-Luc Mélenchon. « Quand c’était moi qui étais loin devant dans les élections présidentielles et eux loin derrière, ils n’ont pas dit on se retire pour qu’il y ait quelqu’un de gauche au deuxième tour », a-t-il ironisé, fustigeant des « conseils pour les autres, pas pour eux-mêmes ».
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