Élection américaine: Donald Trump remonte dans les sondages, Kamala Harris se maintient en tête à l'échelle nationale

Deux semaines avant le dénouement. Kamala Harris et Donald Trump multiplient les déplacements et les prises de parole et se concentrent sur un nombre réduit d'États pivots pouvant tout changer dans une course à la Maison Blanche, que les sondages peinent à départager. En effet, le fonctionnement du scrutin américain, très différent du nôtre, rend l'issue difficile à prédire.

Ce mardi 22 octobre, le journal américain The Economist, estime que Donald Trump a désormais 54% de chances de l'emporter, soit une augmentation de six points de pourcentage au cours de la semaine écoulée.

Selon les calculs du site spécialisé Fivethirtyeight, qui agrège les principaux sondages réalisés outre-Atlantique, les intentions de vote au niveau national sont ce lundi 21 octobre de 48.21% pour Kamala Harris contre 46,37% pour son adversaire républicain. Un petit écart de 1.83 point, qui se réduit même à 0,9 ce mardi pour le site RealClearPolling, autre agrégateur de sondages.

L'incertitude des grands électeurs

Ces enquêtes d'opinion réalisées à l'échelle nationale doivent être lues avec beaucoup de précaution car l'élection américaine ne se joue pas au suffrage universel direct comme en France. Ainsi, le candidat qui obtient le plus de voix n'est pas forcément élu: en 2016, Hillary Clinton s'était inclinée face à Donald Trump après avoir recueilli quelque trois millions de bulletins de plus que lui.

"On a depuis environ deux semaines un flot d'enquêtes d'opinion ultra-partisanes du côté des Républicains qui ont tendance à faire grossir la moyenne des sondages nationaux, on avait eu ça aussi en 2022 au moment des (élections de mi-mandat)", explique sur BFMTV Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l'IRIS. Elle affirme que les sondages des instituts indépendants sont "plutôt stables" dans ces "swing states".

L'élection présidentielle américaine se déroule au suffrage universel indirect à un tour. Les Américains votent dans chaque État pour élire 538 grands électeurs, qui désigneront à leur tour le président. Pour remporter l'élection, un candidat doit décrocher la majorité absolue de ces grands électeurs, soit le nombre "magique" de 270.

Selon Fivethirtyeight, les derniers sondages donnent, en moyenne, 183 grands électeurs solides pour Kamala Harris et 44 probables contre respectivement 122 et 95 pour Donald Trump, auquel il faut ajouter 27 grands électeurs éventuels. D'après ces calculs, 67 des 270 restent incertains.

Dans le système américain, chaque État dispose d'un nombre de grands électeurs équivalant au nombre de ses représentants au Congrès: soit deux sénateurs et un certain nombre d'élus à la Chambre des représentants, qui dépend du poids démographique de l'État. Ainsi la Californie, État le plus peuplé du pays, dispose du plus grand nombre de grands électeurs (54). À l'inverse, le Delaware, le Wyoming et la capitale fédérale Washington D.C. n'en ont que trois.

Des sondages serrés dans les "swing states"

Kamala Harris reste donc légèrement en tête en termes d'intentions de vote au niveau national, même si l'écart a été réduit depuis le mois d'août. Comme le rappelle la BBC, l'actuelle vice-présidente de Joe Biden a connu une percée dans les sondages au cours des premières semaines de sa campagne, se forgeant une avance de près de quatre points de pourcentage, parfois cinq, vers la fin du mois d'août. Plus récemment, l'écart s'est donc réduit.

Plus important encore, ce sont les sondages dans les sept États clés du scrutin qu'il faut regarder de plus près. Kamala Harris est en tête de justesse dans le Michigan, le Wisconsin et le Nevada tandis que Donald Trump a un avantage en Pennsylvanie, en Arizona, en Caroline du Nord et en Géorgie. Depuis août, certains États sont passés d'un candidat à l'autre dans les sondages et ces derniers restent extrêmement serrés.

"Tous les sondages dans les États pivots sont dans la marge d'erreur, donc prudence", met en garde la spécialiste Marie-Cécile Naves.

Si ces prédictions s'avèrent justes, Donald Trump devrait remporter l'élection. En effet, le candidat qui remporte la majorité des voix dans un État rafle tous les grands électeurs de l'État. Le Nebraska et le Maine font exception car les grands électeurs y sont attribués à la proportionnelle.

Selon les différents sondages agrégés par Fivethirtyeight, Donald Trump gagne 51 fois sur 100 contre 49 pour sa concurrente.

Article original publié sur BFMTV.com