Yahoo Actualités Élection américaine: Donald Trump dépense des millions de dollars en publicités transphobes
Un sujet qui semble peu intéresser les électeurs américains mais beaucoup Donald Trump. L'équipe de campagne du candidat républicain à la présidentielle et ses soutiens ont dépensé des dizaines de millions de dollars en publicités anti-trans et anti-LGBTQ selon la presse américaine.
D'après la chaîne ABCNews, plus de 21 millions de dollars ont été dépensés au 9 octobre. Soit près d'un tiers des quelque 66 millions de dollars dépensés en publicité télévisée.
CBS estime pour sa part que la campagne de Donald Trump a investi plus de 19 millions de dollars pour deux publicités qui ont été diffusées à la télévision près de 55.000 fois depuis le 1er octobre. Son principal comité d'action politique de soutien, Make America Great Again Inc, aurait quant à lui dépenser plus de 1,1 million de dollars.
Ces publicités sont diffusées dans tous les États clés et pendant les matchs de football américain de la NFL ou universitaires. Elles sont même les deux publicités de Donald Trump les plus vues lors de ce matchs, selon la société AdImpact.
Kamala Harris visée par une publicité
Dans ces spots Donald Trump attaque sa rivale, Kamala Harris, qui en 2019 a dit soutenir l'accès des détenus transgenres à la chirurgie de réassignation sexuelle et son financement. "Kamala est pour eux/elles", peut-on lire. "Trump est pour vous."
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La candidate démocrate a été réinterrogée à ce sujet à la mi-octobre lors d'une interview accordée à Fox News.
"Je respecterai la loi. Et c'est une loi que Donald Trump a effectivement respectée", a-t-elle déclaré. "Je pense, franchement, que cette publicité de la campagne Trump, c'est un peu comme jeter des pierres quand on vit dans une maison de verre."
"Sous l'administration de Donald Trump, ces opérations chirurgicales étaient accessibles aux personnes incarcérées dans le système pénitentiaire fédéral en raison de nécessité médicale", a alors ajouté Kamala Harris citant un rapport public.
Dans un document du Bureau fédéral des prisons daté de 2018 - pendant la présidence de Donald Trump-, il est écrit que "les soins médicaux" des personnes transgenres pouvaient "inclure des interventions pharmaceutiques" ou encore "la chirurgie (si l'évaluation individualisée indique qu'une intervention chirurgicale est possible)".
Kamala Harris a estimé sur Fox News que si le candidat républicain a dépensé autant dans ces publicités, c'est pour "créer un sentiment de peur chez les électeurs, car il n'a en réalité aucun plan pour cette élection qui se concentre sur les besoins du peuple américain".
Le sujet le moins important de la présidentielle pour les électeurs
Les questions transgenres intéressent peu les électeurs américains selon un sondage réalisé par l'institut Gallup. Seuls 38 % des électeurs ont déclaré que les droits des transgenres étaient extrêmement ou très importants sur leur choix de vote en novembre. Sur les 22 enjeux proposés, les droits des transgenres sont considérés comme les moins importants dans cette élection. C'est l'économie qui est vue comme la priorité d'après ce sondage.
Selon Cameron Shelton, professeur d'économie politique dans l'université californienne Claremont McKenna College, interrogé par CBS, ces publicités politiques ne persuadent généralement pas les électeurs mais confirment plutôt des sentiments préexistants qui pourraient alimenter la participation.
Les républicains "essaient de trouver un sujet sur lequel la majorité est de leur côté", a déclaré ce dernier, qui a étudié l’impact des publicités de campagne lors des précédents cycles électoraux. "Ce qu’ils essaient de dire, c’est: 'Hé, oubliez ces autres choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Si je peux vous rappeler que vous êtes d’accord avec moi sur les droits des transgenres'... Alors peut-être que cela se répercutera".
Donald Trump, qui a répété divers messages anti-trans au cours de sa campagne électorale, n'est pas le seul candidat à recourir à ces publicités transphobes. Des candidats républicains pour les élections sénatoriales, qui auront également lieu le 5 novembre 2024, font un pari similaire.
