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Élémentaire. “Enola Homes” sur Netflix : Sherlock a-t-il le droit d’éprouver des émotions ?

Les ayants droit de Conan Doyle contestent en justice l’adaptation d’Enola Holmes par Netflix, pour infraction aux droits d’auteur. Leur grief : le célèbre détective ne devrait pas être présenté sous des traits chaleureux et humains.

“Tu es émotive. Compréhensible, mais inutile.” Sherlock (Henry Cavill) enjoint ainsi à sa sœur Enola Holmes (Millie Bobby Brown) de se concentrer sur les faits et la logique, plus que sur les sentiments, pour résoudre le mystère de la disparition de sa mère. Plus loin dans l’intrigue du film que Netflix a mis en ligne le 23 septembre, c’est l’espiègle Enola qui rétorque la même recommandation à son aîné. Or les ayants droit de Conan Doyle – au sein du Conan Doyle Estate – l’affirment, présenter Sherlock comme émotif serait une infraction aux droits d’auteur (régi au Royaume-Uni et aux États-Unis par le système du copyright). Ils ont ouvert une procédure judiciaire dès juin dernier, rapporte The Guardian.

Aucune chance d’aboutir

Sur quoi se base l’argument juridique ? Le quotidien britannique fait toute la lumière sur l’affaire : l’œuvre de Conan Doyle concernant Sherlock Holmes est tombée intégralement dans le domaine public au Royaume-Uni, mais pas aux États-Unis. Du moins pas les écrits datant d’après 1922. Or, arguent les ayants droit auprès d’un tribunal américain, Doyle a fait évoluer son illustre personnage après la Première Guerre mondiale.

Lui-même avait perdu son frère et un fils durant le conflit. “Il a transféré ses émotions sur Holmes qui, dans les récits écrits entre 1923 et 1927, se mettrait à être un grand sensible et même à ‘respecter les femmes’”, résume The Guardian. Alors que dans la version passée dans le domaine public, il n’éprouverait aucun sentiment et ses répliques cinglantes adressées à Watson (absent du film

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