Éducation : les cours de latin au collège et au lycée disparaissent-ils vraiment ?

© Olivier Coret/SIPA

Ces derniers temps, l’attention s’est focalisée sur la place des mathématiques  dans le cadre de la réforme du lycée et des baccalauréats généraux. La place de l’enseignement du latin, et plus généralement des humanités classiques, qui avait dans le passé plusieurs fois défrayé la chronique, est passée au second plan. Et pourtant, cela bouge encore et peut donner sens aux évolutions en cours, car la place des humanités classiques dans l’enseignement secondaire a été un grand marqueur culturel et social. Et ce n’est sans doute pas fini.

Au milieu du XIXe siècle, dans l’enseignement secondaire classique (le seul secondaire qui existe alors, réservé de fait à moins de 2 % des garçons, de milieux socioculturels privilégiés), un lycéen, en suivant un cursus complet de la sixième à la terminale, passe 40 % de son temps en latin et grec (deux fois plus en latin qu’en grec), 13 % en français, 11 % en histoire-géographie, 11 % en mathématiques et en sciences, 8 % en langue vivante.

Des moments cruciaux jalonnent le recul progressif et plus que séculaire du latin dans les cursus du secondaire. En 1880, Jules Ferry reporte le début de l’apprentissage du latin à la classe de sixième, alors qu’auparavant son enseignement commençait deux ans plus tôt, dès les classes élémentaires des lycées et collèges. La réforme de 1902 institue « la diversification de la culture secondaire normale ». Après un premier cycle classique (où le grec est introduit à titre facultatif en quatrième et troisième...


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