Vacances d'été: Élisabeth Borne envisage de les raccourcir et relance le débat
Et à Élisabeth Borne de relancer un vieux débat, celui sur la durée des vacances d'été. Devant les sénateurs, mardi 14 janvier, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale a déclaré vouloir, avec le Premier ministre François Bayrou, lancer "une grande concertation sur le temps scolaire."
Dans une interview au Parisien ce jeudi, elle persiste et signe sur cet épineux sujet, qui revient régulièrement dans les débats. "Les coupures longues se traduisent par des pertes de niveau pour les élèves les plus fragiles", assure la ministre.
"Les vacances d’été de 2025 ne changeront pas, mais pour 2026, cela dépendra de l'issue des discussions", ajoute l'ancienne Première ministre.
"Pertes de niveau"
Relancer le débat donc, mais aussi la suspicion des syndicats. "C'est surprenant d'envisager de raccourcir les vacances d'été alors qu'on sait qu'il y a un réchauffement climatique avec un bâti scolaire qui n'est pas adapté pour accueillir les élèves par de fortes chaleurs", souligne Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE.
Selon lui, "il y a un relatif consensus" sur la durée des vacances d'été "et quand on regarde les autres pays européens, on est loin d'être ceux qui ont le plus de vacances d'été: l'Italie, c'est douze semaines, la Suède, c'est onze."
Dans son argumentaire, Élisabeth Borne évoque des "pertes de niveau pour les élèves" restés trop longtemps loin de l'école durant les vacances d'été.
"Les enfants sont comme les adultes, quand ils prennent du temps en dehors de l'école (...) ils perdent des habitudes scolaires et on a une phase à la rentrée pour remettre en place les habitudes scolaires", complète Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat enseignant SNUipp-FSU.
"Si on avait quatre semaines, ça serait pareil, on aurait une remise en route des élèves qu'on voit aussi après quinze jours de vacances", ajoute-t-elle.
Un débat récurrent
Le sujet de la durée des vacances scolaires, surtout celles d'été, revient régulièrement dans les débats. C'est Emmanuel Macron lui-même qui l'avait relancé en 2023, en proposant d'avancer la rentrée scolaire pour les élèves en difficulté. Un point de vue appuyé l'année suivante par son Premier ministre d'alors, Gabriel Attal.
Dix ans plus tôt, Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation de François Hollande, avait lui déclaré vouloir réduire à six semaines la durée des vacances d'été, en vain.