Pour Édith Cresson, le programme de François Bayrou est "cohérent avec les nécessités du moment"

Comme François Bayrou, Édith Cresson aussi à dû composer avec une absence de majorité absolue. Elle pouvait cependant compter sur le soutien d'un contingent de députés beaucoup plus conséquent lorsqu'elle était à Matignon, entre 1991 et 1992. Dans une interview à Paris Match publiée ce samedi 25 janvier, l'ancienne Première ministre aujourd'hui âgée de 90 ans fait preuve de bienveillance à l'endroit de l'actuel chef du gouvernement.

À l'image du Parti socialiste, Édith Cresson confie qu'elle non plus n'aurait pas voté la motion de censure consécutive à la déclaration de politique générale prononcée par François Bayrou le 14 janvier. "Y a-t-il quelque chose de choquant sur ce qu’il fait ou dit? Pourquoi faut-il s’opposer systématiquement au Premier ministre? Je ne suis plus liée à un parti particulier, je peux parler librement, j’aurais donc approuvé", confie Édith Cresson.

"Il n'y a plus de Parti socialiste!"

L'ex-Première ministre, qui a regardé la prestation de François Bayrou devant les députés, ajoute avoir "trouvé que ce qu’il disait, son programme, était cohérent avec les nécessités du moment. Il n’y avait rien de choquant dans ses déclarations."

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Sans surprise, celle qui avait reconnu avoir voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2017 se montre par ailleurs peu tendre avec le Parti socialiste actuel et son premier secrétaire, Olivier Faure.

"Il n’y a plus de Parti socialiste!", assène Édith Cresson dans cet entretien. "Quand François Mitterrand l’a pris (lors du Congrès d’Épinay en 1971) il était dans l’état d’aujourd’hui, ce n’était rien. Le PS ne peut exister qu’avec un leader très fort, charismatique. (...) Il n’y a plus de leader charismatique au PS depuis longtemps…"

Édith Cresson prête à se passer de protection policière

Dans cette même interview, Édith Cresson assure également qu'elle serait prête à se dispenser de protection policière. Une protection dont bénéficient des ex-ministres et une dizaine d'anciens Premiers ministres comme Jean Castex, Lionel Jospin ou Édouard Balladur. Ces derniers ont également le droit à un véhicule avec conducteur et à un secrétaire.

En novembre dernier, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait présenté à Michel Barnier un projet de réforme pour réduire la voilure de ces dispositifs de sécurité afin de faire des économies et d'alléger la charge de travail de la sous-direction de la protection des personnes (SDLP).

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"Quand je sors, quelqu’un est là. Mais ça ne me dérangerait pas terriblement d’en être privée! Il y a des choses plus importantes mais je ne verrai aucun inconvénient à ce que l’on me retire ma protection policière", fait savoir Édith Cresson.

En revanche, la nonagénaire, qui a des difficultés pour se déplacer, dit "avoir besoin" d'un chauffeur. "J’ai également encore une secrétaire, mais elle fait des choses d’intérêt général", ajoute-t-elle. "Elle s’occupe activement des réseaux (des écoles) de la 2e chance que j’ai créés. Elle ne travaille pas uniquement sur ma petite personne !"

Article original publié sur BFMTV.com